Citeo (ex-Eco-Emballages et Ecofolio) vient de publierun cahier de tendances dédié à l’économie circulaire se penchant sur différents champs prospectifs : les nouveaux usages, les territoires & synergies d’acteurs, les deeptech et la transformation digitale, les matières innovantes. L’occasion également de découvrir 22 solutions concrètes issues du programme d’open-innovation “Circular Challenge”.
En matière de nouveaux usages, Citeo s’intéresse à la réinvention de la possession, en étudiant le “nouveau rapport à la consommation” qui émerge. “L’impact environnemental devient un véritable prérequis dans le comportement d’achat. Ce nouveau rapport à l’acte d’achat transforme la consommation en véritable quête de sens, au-delà du fonctionnel et de l’utile, une aspiration à consommer moins mais mieux” explique le document, avant de lister une série de projets et initiatives prometteuses.
Parmi ces solutions innovantes figure Cozie, qui propose des produits cosmétiques en vrac, made in France, conditionnés en flacons de verre consignés et réemployables. Elle vend également des machines en marque blanche pour les marques de cosmétiques qui souhaitent se lancer dans le vrac. La marque compte Yves Rocher et Expanscience parmi ses premiers partenaires.
Autre initiative dans le domaine, Jean Bouteille, une entreprise solidaire d’utilité sociale (ESUS) qui propose aux épiceries et enseignes de grande distribution une solution pour le déploiement du vrac en point de vente : des produits liquides alimentaires et non-alimentaires, des équipements pour la vente en vrac de ces produits et des bouteilles et flacons en verre à remplir sur place.
Le cahier de tendances présente également de nouveaux modèles économiques, autour des services, à l’image de Repack, qui propose des emballages réemployables pour l’e-commerce, notamment dans la mode, et de Pandobac, une solution logistique zéro déchets pour le transport de marchandises alimentaires, grâce à des bacs réutilisables.
Dans la catégorie “Territoires & Synergies d’acteurs”, Citeo met en avant Earthwake, qui transforme les déchets plastiques en source d’énergie et Detect&Project, une technologie développée par Inex, qui identifie les gisements de déchets dans les entreprises et simule leur utilisation sur les territoires. Autre initiative territoriale, le projet “Utile Ici” propose des mobiliers de collectes d’objets en centre-ville, dont l’animation est assurée par des personnes en réinsertion.
Sur le sujet des “deeptech” et de la transformation digitale, le rapport salue l’avènement d’une “tech for good” : “la start-up nation est, entre autres, sommée de prendre en compte les enjeux climatiques actuels et mieux, de les solutionner” explique le rapport. Sont ainsi cités en exemples Fotonover, une technologie de reconnaissance d’image pour catégoriser la qualité des déchets plastiques ou papier, Digimarc, qui conçoit un “passeport de recyclage numérique” ou Opendatasoft, qui a édité une plateforme de partage de données de collecte et de recyclage pour aider les collectivités à piloter leurs politiques.
Du côté des nouvelles matières, le cahier de tendances s’intéresse tout particulièrement à la cellulose, qui fait son retour dans les emballages. “La cellulose moulée remplit les critères fonctionnels lui permettant d’être une alternative écologique plus que crédible. Pour développer pleinement son potentiel, de nombreux travaux sont en cours pour l’augmenter d’additifs respectueux de l’environnement lui conférant des propriétés barrières et optimisant sa résistance”.
L’entreprise CelluloPack propose ainsi la barquette “Resto Kompost” pour la restauration, tandis que Malengé Packaging développe Cycle Pack, un emballage papier souple thermoscellable en fibres vierges pour l’agro-alimentaire et les biens de grande consommation. Plus étonnant, Paptic, produit à partir de fibres cellulosiques, combine les atouts du plastique (durabilité, résistance, facilité d’utilisation) et du papier (recyclable, biosourcé).
La cellulose n’est évidemment pas la seule matière à susciter un intérêt croissant. Lactips se pose par exemple en alternative à certains plastiques, avec un polymère 100% naturel. Quant à Ecovative et Grown.bio, ils ont conçu une solution révolutionnaire pour “faire pousser” des matériaux, grâce au mycélium des champignons et des rebuts agricoles. En cinq jours, le mycélium se nourrit des déchets organiques pour créer une matière uniforme et robuste, qui peut être utilisée en alternative au polystyrène et au polypropylène, par exemple pour protéger les marchandises livrées en e-commerce. Prometteur, non ?