Chefs d’Etats riches et pauvres, financiers, experts du climat… Tous se réunissent jeudi à Paris répondant à l’invitation du président français Emmanuel Macron pour réimaginer un système financier mondial à même de mieux armer les États fragiles contre le changement climatique et la pauvreté. Qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre, l’argent sera au centre des discussions de ce sommet, auquel une centaine de pays seront représentés dont une cinquantaine de chefs d’Etats et de gouvernements sur place.
L’objectif est donc de dépoussiérer l’architecture financière internationale, née des accords de Bretton Woods en 1944 avec la création du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, et de le faire vite, le plus vite possible en tout cas.
Au menu des sujets qui seront abordés : les réformes institutionnelles aux sujets de taxation, de la question de la restructuration des dettes des pays pauvres au rôle du secteur privé, une taxe internationale sur les émissions de carbone de l’industrie du transport maritime, la suspension du paiement de la dette en cas de catastrophe naturelle, une potentielle taxation internationale sur les transactions financières, le recyclage de 100 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux, fameuse monnaie de réserve du FMI.…
Les banques multilatérales de développement, bailleurs de fonds des pays vulnérables, de l’Amérique latine à l’Afrique sub-saharienne, seront aussi appelées à prêter davantage, quelques mois après l’annonce de la mobilisation de 50 milliards de dollars sur dix ans par la Banque mondiale. Son nouveau président, Ajay Banga, sera là, tout comme la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.
Très attendue sur la dette car prêteur incontournable de l’Afrique mais rechignant à participer à un cadre commun de restructurations avec les pays occidentaux, la Chine sera représentée par son Premier ministre Li Qiang. Les pays riches seront mis face à leur promesse, censée être tenue cette année après beaucoup de retard, de financer 100 milliards de dollars par an pour aider les pays pauvres face au réchauffement.
Les besoins sont immenses : un groupe d’experts indépendants sur le financement de la lutte contre le changement climatique, créé sous l’égide des Nations unies, a estimé l’an dernier que les pays en développement autres que la Chine devront dépenser plus de 2 000 milliards de dollars par an d’ici à 2030 pour le développement et pour répondre à la crise du climat et de la biodiversité. Le compte est loin d’y être. Mais on peut toujours espérer de bonnes surprises.