13/11/2023

Temps de lecture : 3 min

4 conseils de Cyril Ferey (I&S Adviser) pour concilier les injonctions à la sobriété avec ses objectifs de croissance

(contenu abonné) Depuis plus d’un an, le mot « sobriété » est devenu extrêmement tendance dans le monde entrepreneurial. Il soulève autant d’interrogations chez les dirigeants qu’il appelle de prises de décision...

(contenu abonné) Depuis plus d’un an, le mot « sobriété » est devenu extrêmement tendance dans le monde entrepreneurial. Il soulève autant d’interrogations chez les dirigeants qu’il appelle de prises de décision de leur part. D’autant que la sobriété concerne plusieurs domaines dont, en premier lieu, l’environnement, l’énergie et le numérique. 

Au-delà d’insister sur la responsabilité des entreprises, ces injonctions à la sobriété créent des opportunités business. En effet, loin d’être uniquement des contraintes, elles peuvent booster l’innovation, améliorer l’image de marque ou encore contribuer à augmenter la rentabilité. Une fois le constat dressé et accepté, que peuvent faire les chefs d’entreprise ?

1/ Motiver le changement

Pour motiver un changement de pratiques en interne, il faut d’abord identifier les gains que l’entreprise a à être plus sobre. Par exemple, en matière énergétique, être sobre ne sert pas seulement des objectifs de baisse de coûts ou d’efficacité, mais aussi de sécurité énergétique et d’impact réduit sur l’environnement et le climat (ex. en termes de rejets de CO2). Laguerre en Ukraine, les canicules, la sécheresse et les incendies de forêt ont montré aux entreprises les risques et les coûts induits si rien ne change et si des phénomènes imprévus surviennent.

Plus nous tardons à mettre en œuvre des mesures de sobriété énergétique, plus les conséquences coûteront cher et poseront des problèmes à l’ensemble des acteurs économiques par effet domino ou ricochet. De plus, ces mesures contribuent à réduire notre dépendance à des sources d’énergie instables, épuisables et potentiellement coûteuses.

2/ Faire émerger des pratiques et des offres innovantes

2ème axe de travail pour les dirigeants : imaginer comment devenir plus sobre et lister les bénéfices associés. Sur le chantier de la réduction des émissions de gaz à effet de serre de votre entreprise, l’une des pistes est d’investir dans des technologies plus propres. Cela peut prendre plusieurs formes.

Par exemple, le Sénat français a voté la loi fixant l’obligation pour les parkings extérieurs de plus de 80 places de s’équiper d’ombrières photovoltaïques. Entrée en vigueur le 1er juillet 2023, elle crée une opportunité unique pour les entreprises de réduire leur empreinte carbone tout en réalisant des économies sur leur facture d’électricité. Elle crée aussi des opportunités de business pour des entreprises françaises dont les offres sont pertinentes pour la réalisation de ces projets.

Autre exemple : vous pouvez encourager collaborateurs ou clients à adopter la mobilité électrique en couplant la création deplaces de parking photovoltaïque avec l’installation de bornes de recharge. Ainsi, les utilisateurs de véhicules électriques peuvent recharger leur véhicule pendant leur stationnement. Vous pouvez aussi mettre à disposition des véhicules électriques pour les déplacements “internes“. Cela améliore non seulement l’accueil client, mais contribue également à la transition vers une mobilité plus durable.

3/ Le levier du numérique

La sobriété numérique ouvre aussi des opportunités. Elle peut être l’occasion de définir et de mettre en place un plan de transformation pour l’ensemble de l’entreprise, en adoptant une politique interne d’achats responsables qui intègre l’ensemble du cycle de vie des équipements, ou encore en prenant en compte la sobriété des services numériques internes à l’entreprise et notamment de l’environnement de travail des collaborateurs.

Parmi les gestes simples à encourager : minimiser l’utilisation de ressources numériques comme l’email. Un email simple (sans pièce jointe) émet environ 4 grammes de CO2. Si cet email contient une pièce jointe volumineuse, l’émission peut grimper jusqu’à 50 grammes de CO2. En outre, si cet email est envoyé à plusieurs personnes, l’impact carbone peut être multiplié en conséquence.

Un autre exemple de sobriété numérique est le recyclage des ordinateurs de bureau par les entreprises une fois qu’ils sont amortis. Au lieu de jeter ces ordinateurs, qui sont souvent encore en bon état de fonctionnement, les entreprises peuvent les donner à des écoles et des centres de formation. 

Ces pratiques présentent plusieurs avantages. Tout d’abord, elles permettent de prolonger la durée de vie des ordinateurs, ce qui réduit l’impact environnemental associé à la production de nouveaux appareils. De plus, elles permettent de réduire la quantité de déchets électroniques, qui sont souvent difficiles à recycler et peuvent contenir des matériaux nocifs pour l’environnement. Ensuite, l’entreprise offre aux écoles et aux centres de formation des ressources précieuses qui peuvent être utilisées pour enseigner aux étudiants des compétences informatiques essentielles et aider des établissements à faible budget qui pourraient ne pas avoir les moyens d’acheter de nouveaux ordinateurs.

4/ La sobriété, défi pour toute l’entreprise, atout pour le recrutement 

Point d’attention pour les dirigeants : la mise en œuvre de ces démarches et mesures de sobriété concerne toutes les parties prenantes de l’entreprise – collaborateurs, dirigeants, actionnaires et même ses clients. Il faut dont veiller à tous les impliquer.

Qui plus est, la sobriété énergétique n’est plus une option mais un impératif, elle constitue un critère déterminant pour attirer et retenir les talents. Les nouvelles générations cherchent à aligner leurs valeurs personnelles avec leur travail, rendant les entreprises énergétiquement sobres particulièrement attractives. Il ne fait aucun doute que ces pratiques deviendront un élément clé de la stratégie de recrutement, marquant un tournant vers un modèle d’affaires plus durable et responsable.

La sobriété offre une solution efficace face aux défis engendrés par les variations des coûts énergétiques et les perturbations dans l’approvisionnement. Elle n’est pas seulement avantageuse pour l’environnement, mais peut aussi stimuler l’innovation, améliorer l’image de marque et augmenter la rentabilité de l’entreprise. C’est une stratégie gagnant-gagnant qui mérite d’être pleinement envisagée et adoptée par toutes les entreprises qui se soucient de leur futur et de celui de notre planète.

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