22/04/2024

Temps de lecture : 3 min

5 conseils de Claire Bottineau (Élis et C3D) pour se lancer dans l’économie circulaire

5 conseils de Claire Bottineau (Élis et C3D) pour se lancer dans l’économie circulaire

La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), nouvelle directive européenne sur le reporting RSE, met au centre la question de la transformation des entreprises et de leur business model. Dans ce contexte, l’économie circulaire émerge comme un pilier essentiel de cette transition. Mais qu’est-ce que l’économie circulaire ? Et comment se lancer dans cette transformation qui peut apparaître comme une montagne impossible à franchir ?

L’économie circulaire, c’est d’abord un modèle économique en rupture par rapport à des modèles classiques d’extraction, de production et de consommation. C’est un modèle qui vise à garder les produits en utilisation, les concevant dès le départ pour qu’ils ne deviennent jamais des déchets et visant à régénérer la nature.

Alors en pratique cela veut dire quoi ? Que les produits vont être conçus pour prévenir une obsolescence, pour avoir un impact plus réduit (en intégrant de la matière recyclée par exemple), et pour réaliser des “boucles” visant à les garder en utilisation le plus longtemps possible (location, mutualisation, réutilisation, réparation, reconditionnement), avant finalement de devoir les recycler.

 Pour bien démarrer sa transformation, voici 5 conseils :

  1. D’abord clarifier quels sont vos enjeux : sur quelle partie du cycle de l’économie circulaire souhaitez-vous travailler : la conception (intégration de matière recyclée ? durée de vie, …), vos opérations (basculer vers des modèles de location ? de réparation ? …), la fin de vie (en recyclant les produits) ?  Et question primordiale : pour répondre à quelle opportunité ou quel risque? Plus l’enjeu sera proche de votre business, plus la mobilisation des équipes, parties prenantes internes et externes sera aisée.

  2. Ensuite, il vous faudra identifier vos alliés et les expertises que vous devrez mobiliser. Pour intégrer davantage de matière recyclée dans un produit de grande consommation des questions peuvent se poser : quelle qualité de la matière et quel impact sur les processus de production ? quel impact sur l’aspect final du produit (coloris plus terne ou changeant)? comment approvisionner cette matière et assurer la fiabilité du gisement ? Avoir les bonnes expertises autour de la table vous permettra d’anticiper les difficultés et de paver l’avenir.

  3. Puis, vient le temps de l’expérimentation, pour comprendre, apprendre, valider des modèles ou approches ou identifier des alternatives. L’économie circulaire est, par essence, un modèle où il est nécessaire d’aller hors des sentiers battus et où il faut être prêt à changer de paradigme : pourquoi partir du principe qu’un centre de réparation interne est un centre de coût, lorsqu’il peut s’agir d’un centre de profit ?

  4. Enfin, valorisez les bénéfices de votre projet de façon financière et extra-financière et capitalisez sur les leçons apprises pour planifier les prochaines étapes. La rentabilité financière ne sera peut-être pas là au début, mais d’autres gains intangibles peuvent se présenter : meilleure connaissance de sa chaîne de valeur, de ses produits et des attentes des clients ou bien engagement des salariés, différentiation de l’entreprise ou accroissement de sa résilience.

  5. Mais surtout, prenez patience ! L’économie circulaire « is a journey », comme diraient nos amis anglo-saxons.  Il faut parfois démarrer par de petits pas, pour démontrer la faisabilité et engager les parties prenantes avant de pouvoir progressivement améliorer, accélérer et étendre. Il est donc clé de s’armer de patience en se rappelant que d’autres groupes ont fait cette transformation et opèrent aujourd’hui de façon rentable une part significative de leur activité sur ce modèle d’affaires.

L’économie circulaire, est une transformation profonde de nos modes de production, consommation et d’utilisation. Elle est cependant nécessaire et est une formidable opportunité pour contribuer à rester dans les limites planétaires. La Fondation Ellen MacArthur explicite d’ailleurs que l’économie circulaire, au-delà d’apporter une réponse sur l’enjeu des matières premières, peut être un contributeur à la lutte contre le changement climatique : pas moins de 9 milliards de tonnes de CO2 (soit 20% des émissions mondiales) pourraient être ainsi réduites!

Alors, n’attendons plus, et saisissons les opportunités offertes par l’économie circulaire !

Claire Bottineau, directrice RSE d’Elis et administratrice du C3D

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