(contenu abonné) La transformation numérique des organisations poursuit son expansion… et les obligations de transparence et de mise en œuvre de plan de décarbonation s’intensifient. Comment les organisations réussissent-elles à concilier des objectifs de performance de leur système d’information (disponibilité sans faille, globalisation, sécurité…) et les attendus de sobriété (énergétique, matérielle…) ? Comment est-il possible de relever les grands défis que sont les transitions numérique et environnementale, si elles sont menées en parallèle et que la coopération n’existe pas entre le SI et la RSE ?
Si l’on veut continuer de profiter des bienfaits du numérique, il faut déconstruire ses mythes : le numérique, n’est pas immatériel et ne doit pas être nécessairement pensé de façon illimitée, ni disponible de façon instantanée. Ces trois « I » sont les ennemis d’un avenir numérique durable et responsable. Mais concrètement, comment faire ? Voici 5 conseils de Marie-Céline Plourin, Directrice RSE Oodrive, pour répondre à ces problématiques :
Conseil n°1 : Prendre conscience des impacts environnementaux
Il est essentiel de prendre conscience des impacts environnementaux du numérique. Si le numérique était un pays, il serait responsable de 5 % des émissions de GES mondiales et le 5ème consommateur d’électricité. Pour agir en conséquence, il faut reconnaître ces chiffres et accepter la réalité du problème.
Conseil n°2 : Intégrer la durabilité et l’éco-conception
Le défi de la transition environnementale dans le domaine des services informatiques réside dans l’intégration de la durabilité et de l’éco-conception. Il est temps de mettre en avant la sobriété, la durabilité, et l’éco-conception dans la transformation numérique. Ces principes doivent devenir des priorités pour maximiser les bénéfices environnementaux.
Conseil n°3 : Établir une collaboration solide entre DSI et direction RSE
Pour que le numérique puisse jouer un rôle significatif dans la transition environnementale, il est essentiel d’établir une collaboration solide entre la Direction des Systèmes d’Information (DSI) et la Direction de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE). Ces deux entités doivent travailler main dans la main pour intégrer les principes de durabilité, d’inclusion numérique, et contribuer aux objectifs de sobriété et de décarbonation de l’entreprise.
Conseil n°4 : Créer une « Task Force » RSE & DSI
Pour relever le défi de la transition environnementale, envisagez la création d’une « task force » réunissant des représentants de la RSE et de la DSI. Cette équipe peut se concentrer sur des questions telles que la décarbonation des prestataires, l’analyse du cycle de vie des équipements numériques, et les opérations de maintenance pour lutter contre l’obsolescence. En travaillant ensemble, ces deux départements peuvent maximiser leur impact environnemental positif.
Conseil n°5 : Utiliser des initiatives existantes
Il faut profiter des initiatives déjà en place pour évaluer et améliorer l’impact environnemental du numérique. Rechercher des organisations comme l’Alliance Green IT, The Shift Project, ou le programme Megaoctet. Ces ressources fournissent des données essentielles pour évaluer l’empreinte environnementale des services numériques. Collaborer avec des organismes tels que l’ADEME et l’ARCEP pour établir des scénarios de sobriété à long terme peut également être bénéfique pour réduire l’empreinte carbone globale du numérique.
En conclusion, il est impératif de reconnaître que le monde numérique et la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) doivent travailler de concert pour relever le défi de la transition environnementale. Par ailleurs, il est essentiel de sensibiliser et former davantage les acteurs du secteur informatique à ces enjeux. Ce duo doit renforcer sa collaboration pour développer de nouveaux critères d’exigences, sensibiliser les employés aux bonnes pratiques numériques et faciliter l’intégration de l’éthique, de la durabilité et de l’inclusion numérique dans toutes les facettes de l’entreprise. Ainsi, si ces scénarios de sobriété proposés par l’ADEME et l’ARCEP montrent la voie à suivre, le duo DSI et RSE est incontournable pour leur mise en œuvre.