13/10/2020

Temps de lecture : 3 min

Le marché de l’énergie renouvelable est en train de devenir rentable

Alors que l’économie française carbure aux énergies fossiles et nucléaires, de petits acteurs comme Planète OUI prouvent qu’il est possible de vendre une énergie 100% renouvelable sans sacrifier l’aspect business. Explications avec son PDG Albert Codinach.

Alors que l’économie française carbure aux énergies fossiles et nucléaires, de petits acteurs comme Planète OUI prouvent qu’il est possible de vendre une énergie 100% renouvelable sans sacrifier l’aspect business. Explications avec son PDG Albert Codinach.

En France, 70% de l’électricité provient du nucléaire. Un chiffre qui révèle notre douloureuse dépendance à une source d’énergie « très coûteuse » selon la Cour des comptes et « à risque » d’après Greenpeace. Loin derrière en terme de production, les énergies dites renouvelables (solaire, éolien, hydraulique, biomasse) produisent un peu plus de 20% de l’électricité française. Une proportion qui en réalité ne cesse de grimper depuis les années 1990 à mesure que les coûts de fabrication et de production baissent. Résultat, il est aujourd’hui possible de fournir de l’énergie renouvelable à un prix accessible. C’est le cas de Planète OUI, entreprise française élue par Greenpeace 1er fournisseur d’énergie « vraiment verte ».

« Une énergie décarbonée n’est pas une énergie renouvelable »

Lancé en 2007, Planète OUI s’est lancé au moment de la déréglementation du marché de l’électricité en France. « Nous avons fait le pari de produire dès notre création une énergie 100% renouvelable, c’est-à-dire sans énergie fossile, à savoir pétrole, charbon et gaz », explique Albert Codinach, PDG de l’entreprise. L’activité s’est ainsi concentrée sur quatre méthodes : l’hydraulique, l’éolien, le photovoltaïque et la biomasse (matière organique transformée). Concernant le nucléaire, il a d’emblée été mis hors-jeu car jugé non renouvelable. « Il faut savoir qu’une énergie décarbonée n’est pas une énergie renouvelable. Le nucléaire n’émet certes pas de gaz carbonique, mais il ne peut se renouveler car il utilise de l’uranium », précise Albert Codinach. Une nuance intéressante à l’heure où le Ministre de l’Economie Bruno Le Maire lance le chantier de la « décarbonation » de l’économie.

« Aujourd’hui les producteurs d’énergies renouvelables gagnent bien leur vie »

On pourrait imaginer que les producteurs d’énergies vertes sont des coopératives citoyennes sans intérêt lucratif. Au contraire, le marché est investi par des acteurs privés dont les activités sont profitables. « Aujourd’hui les producteurs d’énergies renouvelables gagnent bien leur vie. Ça reste plus compliqué pour la fourniture d’énergie verte, mais on avance vers le mieux », précise Albert Codinach. L’avantage majeur du renouvelable selon le PDG de Planète OUI, c’est sa résilience et sa stabilité. « Une centrale à gaz doit acheter du gaz ce qui rend sa rentabilité dépendante du prix auquel elle va l’acheter. Les énergies renouvelables sont quant à elles résilientes et dépendent de peu de facteurs externes ». Un constat qui dresse un horizon lumineux pour des énergies d’avenir dépourvues de CO2 et dont les ressources sont inépuisables.

« L’hydraulique représente plus 70% de notre électricité »

Le mix énergétique de Planète OUI repose principalement sur l’énergie hydraulique. « Pour l’instant, l’hydraulique représente plus de 70% de notre électricité. Nous voulons développer davantage l’éolien et le solaire pour équilibrer notre mix. D’autant plus que l’hydraulique est déjà très présent sur le parc français et que son installation peut dégrader les écosystèmes marins », souligne le PDG. L’équilibre d’un mix énergétique est difficile puisque chaque énergie renouvelable présente ses avantages et ses inconvénients. « L’éolien par exemple s’est développé très vite ces dernières années et demeure une filière d’avenir, mais il présente des contraintes environnementales et territoriales importantes. Idem pour les panneaux solaires dont les métaux rares nécessaires à la fabrication présentent un coût environnemental et social fort ».

« En Allemagne, la demande des énergies renouvelables est énorme »

Pour accélérer la transition énergétique, l’entreprise d’Albert Codinach souhaite également accompagner ses clients. « Nous proposons des solutions qui permettent de s’impliquer dans la transition énergétique : à la fois de l’accompagnement pour réduire et maîtriser la consommation ainsi que de l’autoconsommation ». L’autoconsommation, c’est-à-dire le fait de produire soi-même de l’énergie par des panneaux solaires sur son toit par exemple, a d’ailleurs le vent en poupe à l’étranger. « En Espagne, l’autoconsommation photovoltaïque individuelle se développe très vite grâce à une nouvelle réglementation favorable et le soutien de coopératives citoyennes ». Côté allemand, le boom de l’énergie verte ne cesse de croître. « Chez nos voisins outre-Rhin, la demande des énergies renouvelables est énorme. À l’heure actuelle, 43% de l’électricité allemande est issue de filières renouvelables ». Une évolution encourageante qui prouve, si c’était encore nécessaire, que l’énergie renouvelable est une énergie d’avenir de par sa résilience et sa rentabilité.

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