Après quasi un an de collocation avec un virus mondial qui pourrait bien continuer de creuser son sillon, la question du rôle des RH dans un climat de travail complètement réorganisé se pose. Si leur importance n’a jamais été autant soulignée que depuis l’éveil des consciences sur la nécessité de la RSE, c’est aujourd’hui leur structure qui interroge. Comment gérer des équipes et faire régner la solidarité quand les parties prenantes sont toutes dispersées sur des canapés dépareillés ? La culture d’entreprise est-elle une notion obsolète dans un tel contexte ?
En prenant connaissance des 7 prévisions pour la fonction RH en 2021 énoncées par le guide de l’emploi Welcome to The Jungle dont la gestion des RH s’avère plus que fructueuse (ils sont pour rappel passé à la semaine de 4 jours sans baisse des salaires), les questions sont multiples : organisation du travail, management, rapport au travail et collectif : on fait comment ? Principale source de soutien et de solution, les RH sont tenues de s’adapter vite et bien, quitte à jouer le rôle de médium dans un contexte on ne peut plus incertain. Ce qui est sûr, c’est que le télétravail a de beaux jours devant lui. Et que vu son efficacité et confort pour certains, la fin du virus pourrait ne pas rimer avec le retour du présentiel. Pour garder le nord et garantir le maintien et développement de la culture d’entreprise et de ses projets RSE en interne comme en externe, il faudra donc se doter non seulement de créativité mais d’assiduité, en persévérant dans l’effort des rendez-vous virtuels et autres points réguliers entre équipes. Aussi, au-delà de « faire durer » les anciens modèles en les adaptant un chouilla au casse-tête du virtuel, il ne serait pas délirant de mettre en place des solutions spécifiques à la charge émotionnelle liée à la Covid-19. Que ce soit de l’ordre d’une cellule psychologique ou de sessions de partage sur les difficultés vécues par chacun-e, tout comme l’aménagement provisoire de certains planning au cas par cas en fonction des situations personnelles. Car dans RSE, il y a aussi le Social, et le Solidaire, n’oublions pas.
Résilience plus que patience
Comme le souligne Welcome to the Jungle, le point culminant est très certainement d’arrêter de se voiler la face : le provisoire risque de durer, alors autant s’y faire et adopter un mood Résilience plus qu’un mood Patience. Ce qui implique la formation des managers et collaborateurs à l’adaptabilité et à l’agilité inhérentes à ce nouveau monde, et l’acceptation que les codes jusqu’alors viables sont à repenser de fond en comble. Aussi et surtout, réinventer les parcours collaborateurs, proposer des formations aux compétences comportementales, créer des passerelles métiers transverses ou encore réinventer les référentiels de compétences où les soft skills ont une place plus centrale (agilité, adaptabilité, créativité, coopération…). En somme, une belle opportunité pour les entreprises un peu old school de revoir leur business model from scratch et de prendre un virage bien serré au Good.
Freelance pour tous-tes ?
Aussi, tandis que certains et certaines se sont tranquillement fait aux conditions confortables du télétravail, pour les autres, l’affaire s’est soldée avec un retour case départ et l’obligation de chercher un nouveau travail. Au moment où les budgets sont gelés, pas aisé. Le freelance a ainsi vu sa courbe de popularité grimper et nous questionne sur l’évolution des modèles de travail dans les années à venir. Tandis que les entreprises doivent tenter de donner plus d’avantages à leurs employés pour qu’ils n’aillent pas à leur tour profiter de la liberté du travailleur indépendant, les indépendants eux, doivent se serrer les coudes pour se rappeler ce que « collectif » veut dire.
Face à ce pêle-mêle aussi excitant que déroutant, les RH ont plus que jamais l’opportunité de faire du collectif et de l’humain, le cœur des préoccupations des entreprises. Et certains semblent déjà avoir une longueur d’avance : Acracy. Une affaire à suivre en interview dans le prochain numéro de The Good.