L’urgence climatique est là et la biomasse, plus ancienne source d’énergie utilisée par les humains, est perçue comme une des solutions majeures de la transition écologique. Dans son nouveau rapport “Biomasse : un réel potentiel pour la transition énergétique”, le WWF France s’est intéressé au défi soulevé par cette matière organique d’origine végétale et animale, première énergie renouvelable consommée dans notre pays.
En 2020, le WWF France a initié une étude avec le bureau d’études Solagro pour estimer la quantité de biomasse mobilisable pour l’énergie en France d’ici 2050. Dans cette analyse est prise en compte uniquement la biomasse collectée à partir des filières agricoles et forestières. L’étude repose sur les travaux prospectifs d’alimentation et d’agriculture durables porté par le scénario WWF Pulse Fiction 2021 et de gestion forestière durable conduit par le scénario Fern Canopée 2020. Ces travaux permettent de fixer les besoins prioritaires en termes de production agricole pour l’alimentation et de définir une stratégie visant à optimiser le rôle de la gestion forestière.
D’après cette étude, les gisements de biomasse pourraient couvrir environ 30% de la consommation énergétique finale de la France d’ici 2050, soit environ 270 TWh/an. D’autres études réalisées par l’ADEME, NégaWatt, SNBC il y a 5 ans annoncaient des chiffres bien supérieurs.
Le WWF France recommande de respecter des principes de durabilité forts pour l’exploitation énergétique de la biomasse non-alimentaire, qui sont les suivants :
- la biomasse agricole doit servir en priorité aux besoins alimentaires, agricoles et matériaux ;
- la biomasse forestière est réservée en priorité pour des usages qui permettent de stocker le CO2 sur le long terme ;
- les centrales énergétiques alimentées à partir de biomasse à haut rendement et les méthaniseurs de tailles modérées sont à privilégier ;
- aucune culture principale et prélèvement industriel dans les forêts ne doivent être dédiés à une vocation énergétique.
En résumé, la biomasse non-alimentaire doit en priorité servir à la lutte contre le réchauffement climatique et à la préservation de la biodiversité.