Jeudi dernier, dix acteurs clés de l’alimentaire – Too Good To Go, C’est qui le patron ?!, La Fourche, Yuka, La Ruche qui dit oui !, les Banques alimentaires, ECO2 initiative, Poiscaille, FoodChéri et Maxime de Rostolan – ont annoncé s’être rassemblés autour d’un collectif s’adressant aux candidats et candidates à l’élection présidentielle pour exiger une alimentation plus durable, écologique et nutritive. Dix actions ont été soumises pour convaincre le.a prochain.e Président.e de la République et son gouvernement à aller dans le sens d’une alimentation durable. Chaque acteur en a proposé une. Elles sont propres à l’exercice de chaque membre du collectif et sont issues d’expériences et de remontées de terrain.
Voici les 10 propositions :
- Lutter contre le gaspillage alimentaire en clarifiant les dates de consommation par Too Good To Go. Cette proposition permettrait d’apposer sur les produits alimentaires, une mention complémentaire après la date de consommation qui indique que le produit reste consommable après la date de durabilité minimale (DDM). Grâce au Pacte sur les dates de consommation, 19 acteurs de l’agroalimentaire ont modifié leurs emballages pour ajouter une mention complémentaire après la DDM, ce qui représente plus de 300 millions de produits en magasin. Une généralisation de cette proposition pourrait avoir un réel impact sur le gaspillage alimentaire dans les foyers français, où 20% du gaspillage serait dû à la confusion entre les dates de consommation.
- Intégrer les consommateurs aux négociations commerciales par C’est qui le patron ?!. Cette proposition permettrait de mieux protéger les agriculteurs souvent laissés de côté dans la négociation des prix qui s’opère entre fabricants et distributeurs. En plaçant le consommateur au centre des décisions et en lui permettant de tout vérifier, cela permettra de rééquilibrer les rapports de force et de protéger la rémunération agricole.
- Rendre le bio accessible à tous par La Fourche. Pour cela La Fourche propose de créer un chèque alimentation bio mensuel de 100 euros à destination des quelques 10 millions de Français en situation de précarité alimentaire. Il serait utilisable sur tous les produits bio et adossé aux centres communaux d’action sociale (CCAS) ou Banques Alimentaires, sous conditions de revenu et obligatoirement assorti d’une proposition d’accompagnement social.
- Interdire les additifs nitrés dans tous les produits alimentaires par Yuka. L’OMS a classé en 2010 les nitrites et nitrates ingérés comme cancérogènes probables (catégorie 2A). Puis elle a classé en 2015 la charcuterie comme cancérogène avéré (catégorie 1).
- Promouvoir les circuits courts en les exonérant de TVA par La Ruche qui dit Oui ! En supprimant la TVA sur les produits de la vente directe, les circuits courts seront plus accessibles. Cela bénéficiera aux consommateurs qui auront la garantie d’avoir accès à des produits non transformés, locaux et de saison, aux producteurs qui pourront réduire les intermédiaires et plus globalement à l’économie locale. En effet cela favorisera les échanges directs et renforcera la résilience des territoires
- Lutter contre le gaspillage et la précarité alimentaire par Les Banques Alimentaires. La lutte passerait par un renforcement des contrôles de l’interdiction de jeter ainsi que des contrôles sur la qualité des dons alimentaires aux associations.
- Afficher l’empreinte carbone des plats de la restauration collective par ECO2 Initiative. Cette proposition serait effective pour tous les restaurants collectifs de plus de 300 couverts/jour. Concrètement, il s’agit d’évaluer l’empreinte environnementale et carbone par plat, d’afficher l’empreinte environnementale des plats servis, tout en fixant un objectif de réduction de 30% de l’impact carbone moyen par plat à l’horizon 2025 et un objectif de 50% de produits bio à l’horizon 2030.
- Instaurer un nouveau cadre pour une pêche plus juste et plus durable par Poiscaille. Le droit de pêche et la répartition des quotas doivent être attribués aux acteurs les plus vertueux du secteur, soit les garants du développement économique du littoral comme de l’impact sur l’environnement et la ressource.
- Étendre l’application de la loi EGAlim à l’ensemble des acteurs de la restauration d’entreprise par FoodChéri. Un tiers des repas consommés par les Français le sont sur leur lieu de travail. Grâce à cette loi, les entreprises de la restauration collective (écoles, hôpitaux, etc…) sont dans l’obligation d’appliquer des mesures en faveur d’une alimentation saine et durable. Par exemple, utiliser 50% de produits durables, dont 20% de bio, et diversifier leurs sources de protéines.
Mettre en place une comptabilité des externalités par Maxime de Rostolan. Elle s’appliquera à tout le secteur agricole et alimentaire et permettra de rémunérer les agriculteurs rendant des services écosystémiques ou taxer ceux qui ont une empreinte globale négative.