(Contenu abonné) La marque de vêtements outdoor Arc’teryx, créée en 1991 au Canada, a initié une démarche RSE ambitieuse, intitulée “ReBird” et construite autour de trois piliers : l’éducation, le recommerce et l’upcycling. Explications.
Créée en 1991 dans les montagnes de la côte Ouest du Canada, Arc’teryx se caractérise par une forte culture de l’innovation et un ADN technique, qui lui permet de développer des produits adaptés à la haute montagne et à la performance. 10% de sa gamme est toujours fabriquée au Canada, dans son usine Arc’One à Vancouver, en Colombie britannique, qui emploie environ 500 personnes.
Depuis 2021, les différentes initiatives d’Arc’teryx en matière de développement durable sont réunies autour du programme “ReBird”, qui symbolise la volonté de l’entreprise de développer un modèle plus circulaire. La marque s’est aussi donnée un objectif chiffré : réduire l’intensité de ses émissions de gaz à effet de serre de 65% d’ici 2030, sur la base de ses émissions de 2018. Pour cela, elle affiche une conviction : le fait qu’augmenter la durée de vie de ses produits est la meilleure façon d’être durable.
C’est ainsi que la démarche “Rebird” recoupe trois axes : l’éducation à l’entretien des produits et à leur réparation, le “recommerce” avec le développement d’une plateforme de seconde main nommée ReGear, et l’up-cycling, qui consiste à utiliser des chutes de matière neuve et des articles usagés en fin de vie pour en produire de nouveaux.
“Mais nous n’avons pas encore un très haut niveau de maturité en matière d’upcycling”, reconnaissait Dominique Showers, VP Of Recommerce de la marque, lors du dernier festival SXSW à Austin. Pour progresser sur ce sujet, Arc’teryx s’entoure de designers rompus à l’exercice et mène des projets pilotes en matière d’upcycling, réunis sous la bannière “ReCut”.
La démarche Rebird, qui s’adresse directement aux clients, n’est en fait que la partie visible de l’iceberg : fort de son ADN technique, la marque travaille également en amont de sa chaîne de production, afin d’améliorer ses produits en adoptant des principes d’éco-conception. En effet, une analyse cycle de vie sur un de ses produits emblématiques, la veste Alpha SV, a notamment montré que l’impact environnemental de la vie d’une veste était dû à 65 % de la production de ses matières premières et de sa fabrication.
Arc’teryx développe ainsi depuis une dizaine d’années une “preferred fibers roadmap”, qui consiste à identifier des matières plus responsables et à les privilégier dans ses produits, afin de réduire leur impact environnemental. Initié en 2013, un partenariat avec le label Bluesign vise à réduire l’impact de la chimie textile, avec l’ambition de réduire les consommations d’eau et d’énergie de 50% et de 30% respectivement.
En outre, “nous cherchons à concevoir des produits en facilitant leur réparabilité et leur désassemblage. Nous travaillons également avec nos fournisseurs pour trouver des solutions à long terme, pour être plus circulaires”, explique Dominique Showers, qui cite ses partenariats avec les fabricants Gore Tex et YKK.