(contenu abonné) Opter pour la seconde main, favoriser les produits recyclés ou en circuit court : ce ne sont que quelques-uns des critères auxquels veille Axionable à chaque fois que l’entreprise doit acquérir un produit. A l’aide d’un référentiel et d’un comité dédié, le cabinet de conseil a fait des achats responsables une politique interne adoptée par tous les collaborateurs.
Chez Axionable, cabinet de conseil spécialisé dans l’IA responsable, chaque décision liée à la RSE fait l’objet d’une étude par la task force dédiée. Cette dernière est composée de huit salariés volontaires (Axionable comptant une quarantaine de collaborateurs). L’un de ses chantiers phares ? La mise en place d’une politique d’achats responsables, pour tout ce qui concerne l’équipement des collaborateurs. « Nous y réfléchissons depuis le dernier trimestre 2021, commente Charlène Deloison, directrice RH et RSE d’Axionable. Pour nous aider, nous avons consulté la définition de l’Afnor sur les achats responsables. Nous avons établi notre propre référentiel et créé un comité spécial qui doit valider toute dépense supérieure à 150 euros. »
Chaque produit est scoré
Axionable déploie la méthode dite « Bisou » (besoin, immédiat, semblable, origine, utile). Première étape : estimer si cet achat est pertinent. « C’est se poser la question de son intérêt : en avons-nous besoin tout de suite ou n’aurions-nous pas déjà un produit similaire ?, précise Charlène Deloison. Rien qu’avec ce premier filtre, nous nous sommes rendu compte qu’il y a des achats dont nous pouvions tout à fait nous passer. » Ensuite, il s’agit de privilégier l’achat en seconde main ou issu du recyclage. Par exemple, si un collaborateur a besoin de matériel informatique, le réflexe est désormais de se tourner vers des sites comme le Boncoin ou BackMarket. Enfin, si l’achat est nécessaire et qu’il n’existe pas d’équivalent en occasion, le comité des achats responsables pointera les caractéristiques RSE du produit convoité : contient-il des matières recyclées ou durables ? L’entreprise qui le fabrique fait-elle appel à des ateliers de réinsertion ? Le produit est-il labellisé ? Etc. « Nous serons aussi attentifs à la localisation du produit, pour privilégier les circuits courts », mentionne Charlène Deloison. L’ensemble de ces informations aboutit à un « score » du produit, qui déterminera s’il s’agit, ou pas, d’un achat responsable.
Et les services ?
A ses débuts, la démarche a forcément demandé un certain temps de mise en place. Mais au fur et à mesure, Axionable s’est constitué un carnet d’adresses de fournisseurs « responsables ». Et les collaborateurs ont pris le réflexe d’étudier chaque demande de matériel. Quant au coût ? D’après la directrice RH et RSE, il est avantageux ! « Cela ne coûte pas toujours plus cher. Par exemple, si on prend l’achat d’un ordinateur portable, l’un de nos principaux frais : le fait de l’acheter en reconditionné requiert un prix moindre que celui du neuf. Penser ‘écologique’ ne coûte pas forcément plus cher », assure-t-elle. Et Axionable compte aller plus loin en ouvrant sa démarche d’achats responsables aux services, qu’ils soient informatiques ou liés à l’entretien des locaux de cette PME parisienne. « Il s’agira de revoir nos contrats actuels et d’étudier de quelle manière nous pouvons challenger nos prestataires. Quitte à solliciter d’autres acteurs », évoque Charlène Deloison. En ce qui concerne le ménage, cela se traduirait par l’usage de produits plus écologiques ou par l’attention que porte le prestataire à ses salariés (comment leur santé au travail est-elle assurée, par exemple ?). « Nous nous sommes toujours dit que cette politique d’achats responsables devrait évoluer, pour avoir le plus d’impact possible », déclare Charlène Deloison. Elle songe également à passer sous le seuil des 150 euros pour l’achat de produits.