Au Cambodge, la préservation des forêts, par l’intermédiaire du programme REDD+ des Nations-Unies, est devenue un levier pour atteindre la neutralité carbone à horizon 2050. A la clé, des émissions de gaz à effet de serre réduite, mais aussi des créations d’emploi pour les populations locales.
Le gouvernement cambodgien s’est fixé un objectif ambitieux : atteindre la neutralité carbone en 2050, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre dans le pays, tout en assurant une croissance économique de 3% et des créations d’emploi… L’un des leviers pour atteindre ces objectifs difficiles à concilier est la préservation des forêts et la lutte contre la déforestation, notamment grâce aux mécanismes mis en place par les Nations Unies.
Dans le cadre du programme REDD+ (pour “Reducing emissions from deforestation and forest degradation” ou “Réduire les émissions de CO2 provenant de la déforestation et de la dégradation des forêts”), le pays accueille en effet différents projets destinés à préserver les forêts du pays. Ces projets REDD+ permettent aux communautés qui participent à la protection de leurs forêts de recevoir des investissements qui financent des moyens de subsistance durables, afin de ne plus dépendre de la déforestation pour leur survie.
Par exemple, l’ONG Wildlife Alliance emploie en partenariat avec le gouvernement des gardes forestiers formés pour patrouiller dans les zones protégées et assurer l’application des lois anti-déforestation. Grâce à ce dispositif, 2 393 familles, soit 13 289 personnes, bénéficient directement des ventes de crédits carbone et des activités du projet. Ailleurs dans le pays, un autre projet REDD+, mené par la Wildlife Conservation Society (WCS), a permis à la communauté indigène Bunong d’obtenir un droit de propriété sur leurs terres, afin de les protéger et de lutter contre l’accaparement des terres à des fins de déforestation.
En étendant encore le scope de ces différents projets, le gouvernement cambodgien estime avoir le potentiel de réduire les taux de déforestation de 50 % au cours de la décennie. “La stratégie nationale REDD+ est un élément clé pour atteindre nos objectifs, mais il ne peut être atteint que par la participation et la collaboration actives des entreprises privées, des communautés locales et des partenaires”, expliquait S.E. Chuop Paris, le sous-secrétaire d’État au ministère de l’environnement cambodgien, lors d’un webinaire dédié à l’initiative. A noter : pour bénéficier des financements liés au programme REDD+, les projets doivent être intégrés à une stratégie ou à un plan d’action national et avoir prévu des dispositifs de surveillance, de mesure et d’évaluation d’impact. Les financements sont directement liés aux résultats obtenus sur le terrain.