The Good : Qu’est-ce qu’une banque responsable et éthique selon vous ?
(contenu abonné) Maud Caillaux : Une banque responsable et éthique est une banque qui a au centre de sa mission la protection de l’environnement et la justice sociale.
La prise de conscience des citoyens et consommateurs face à l’urgence climatique est aujourd’hui indéniable. Pourtant, encore trop souvent, nous oublions que notre principale source d’émissions de CO2 est notre argent à la banque. En effet, sans forcément le savoir, l’argent qu’on dépose dans les banques “historiques” contribue à financer directement et indirectement des projets qui ont un fort impact carbone, notamment ceux liés à l’énergie fossile (gaz, pétrole, charbon). Très concrètement, depuis l’accord de Paris en 2015, les 60 plus grandes banques mondiales ont ainsi alloué 4.600 milliards de dollars aux énergies fossiles… Il est fondamental aujourd’hui de se diriger vers un nouveau modèle économique qui ne finance plus les énergies fossiles, mais au contraire qui est tourné vers le monde de demain et la transition.
Pour ce faire, il faut revoir les investissements et utiliser l’argent des clients dans des projets en faveur de l’environnement ; énergie décarbonée, agriculture responsable, développement et amélioration des transports en commun, dépollution des océans… La finance est aujourd’hui le plus grand levier pour construire un monde plus durable.
The Good : En quoi Green-Got est révolutionnaire et casse les codes du marché ?
Maud Caillaux : Notre objectif chez Green-Got est de financer la transition écologique et énergétique à l’inverse du modèle bancaire traditionnel qui repose sur les énergies fossiles. Ainsi, chez Green-Got, les fonds de nos membres permettent le soutien de trois projets de protection de la biodiversité et de la lutte contre le changement climatique : la préservation de l’Amazon, la dépollution des océans et le développement des énergies renouvelables.
Par ailleurs, nous sommes un modèle 100% transparent, une exception dans un système bancaire très opaque. Nos clients reçoivent des informations complètes sur la destination et l’utilisation de leur argent. Nous avons notamment créé une technologie qui analyse et calcule en temps réel les émissions CO2 de chaque achat puisque pour réduire son empreinte, il faut d’abord la connaître. Nous publions également des rapports d’impact tous les trimestres sur les 3 projets de décarbonatation et de préservation de la biodiversité que nous soutenons. En 4 mois, nous pouvons parler de 2 500 t de CO2 stockés ou évités, 734 000 m2 de forêt amazonienne sanctuarisés et 3 450 m3 d’eau des océans dépollués. Nous humanisons donc la banque et prouvons qu’il est possible de gérer ses finances de façon éthique, en participant au développement d’un monde plus vert et en ayant un véritable impact, très concret.
The Good : Quels sont vos projets pour 2023 ?
Maud Caillaux : Notre projet est de créer la 1ère plateforme d’investissement européenne pour construire le monde de demain. Chaque citoyen et citoyenne pourra participer à l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. Nous espérons inspirer les banques traditionnelles, qui doivent impérativement changer si elles veulent rassembler des clients de notre génération et des générations suivantes. Il faut aujourd’hui rendre le système financier moins opaque et prouver qu’il est possible de gérer ses finances de façon éthique, en participant au développement d’un monde plus vert et en ayant un véritable impact. Nous voulons enfin démocratiser le fait que le plus grand geste écologique à adopter, en tant qu’individu, est tout simplement de mettre son argent au vert et de s’assurer qu’il finance la transition et non plus le vieux monde.