(contenu abonné) Rendre le bar plus inclusif et soigner son impact environnemental : tel est le but de Pernod-Ricard à travers la démarche The Bar World of Tomorrow (le Bar de Demain). Plus de 6400 barmen ont été déjà formés, gratuitement, pour changer les pratiques de la profession.
L’alcool se consomme avec modération, mais aussi avec responsabilité. C’est en tout cas ce que défend Pernod Ricard à travers son initiative « The Bar World of Tomorrow » (le Bar de Demain). Le monde des spiritueux et autres brevages n’échappe en effet pas à la tendance d’une démarche plus juste. Cette dernière repose sur la formation des barmen qui secouent les vieilles habitudes de leur secteur. L’initiative du Bar World of Tomorrow puise son origine dans la feuille de route RSE qu’a lancée le groupe Pernod Ricard en 2019 et qui concerne tous les impacts de l’entreprise, du terroir au comptoir. « Cette feuille de route prend en compte toutes les parties prenantes, y compris nos clients que constitue le CHR [Café Hôtellerie Restauration]. Nous sommes partis du principe que les bartenders sont en contact direct avec les consommateurs : ils peuvent donc à la fois limiter leur empreinte et avoir un vrai pouvoir d’influence », développe Noémie Bauer, directrice sustainable business de Pernod-Ricard.
Du bon sens avant tout
L’objectif fixé est de former 10 000 barmen d’ici 2030. Cette formation peut se faire en présentiel, lors d’événements dédiés au monde de la mixologie, comme par exemple le dernier Athens Bar show qui s’est tenu en novembre 2022. Les participants volontaires y ont reçu une formation théorique de trois heures et une heure de relaxation-méditation. « The Bar World of Tomorrow, ce n’est pas qu’une approche environnementale, mais aussi humaine », insiste Noémie Bauer. Cependant, le plus gros de la formation Bar World of Tomorrow se fait en e-learning, via la plateforme EdApp. Une solution pertinente qui a prouvé son utilité lors de la fermeture des établissements en période Covid.
La formation est gratuite et dure environ deux heures. Elle repose sur cinq volets : comprendre ce qu’est une marque responsable et identifier les efforts réels en termes de production ou de traçabilité des produits, par exemple ; privilégier les ingrédients frais, de saison, voire les fruits moches ; fournir un service responsable où on veille à une consommation raisonnée d’alcool ; faire attention à la consommation d’énergie du bar et à sa gestion des déchets ; assurer le bien-être de ses collaborateurs. Ainsi, 6400 barmen ont déjà entamé une démarche d’amélioration de leurs pratiques. « The Bar World of Tomorrow met en avant le bon sens, commente Noémie Bauer. Il s’agit, par exemple, de ne pas acheter des éléments de décoration, mais des ingrédients naturels qui seraient autrement jetés comme les zestes. Ou de réduire l’usage des glaçons qui consomment eau et énergie en plaçant le verre au congélateur. Dans un univers stressant, les réflexes peuvent disparaître. Ce sont des étapes simples qui faciliteront le quotidien de ces professionnels et leur permettront même de faire des économies ! »
Jouer la carte de la communauté
Le but du Bar World of Tomorrow, c’est aussi de créer une communauté. Pernod-Ricard assure vouloir susciter un mouvement : « Cette industrie veut diminuer son impact et faire mieux. Aussi, plus il y aura d’échanges de bonnes pratiques, mieux ce sera », affirme Noémie Bauer. C’est pourquoi, le groupe prévoit la création d’une plateforme dédiée aux professionnels du CHR, où se trouvera un accès à la formation de Bar World of Tomorrow, mais aussi un espace de networking, différents contenus, etc. Son nom ? SIP pour « Share, Inspire, Pioneer ». Son lancement est prévu pour le printemps 2023.