02/01/2023

Temps de lecture : 2 min

Marie-Antoinette se challenge avec un shadow comex

L’agence de communication Marie-Antoinette a créé un shadow comex, constitué d’un groupe de collaborateurs de moins de 30 ans. Leur mission ? Revenir sur les décisions du codir pour en débattre. L’objectif ? Favoriser le dialogue dans l’entreprise.

(Contenu abonné) L’agence de communication Marie-Antoinette a créé un shadow comex, constitué d’un groupe de collaborateurs de moins de 30 ans. Leur mission ? Revenir sur les décisions du codir pour en débattre. L’objectif ? Favoriser le dialogue dans l’entreprise.

Que feriez-vous si vous étiez à la place de votre patron ? C’est en substance la question qui a été posée à dix collaborateurs de l’agence de communication Marie-Antoinette, basée à Paris. Dix collaborateurs pas tout à fait comme les autres puisqu’ils constituent le shadow comex, une sorte de codir bis. Son objectif est justement de challenger le codir de l’entreprise, sur des problématiques clés. « Nous organisons trois ou quatre fois par an des réunions codir avec les partners de l’agence. En parallèle, dans notre raison d’être, nous évoquons le pouvoir d’agir. Et nous voulons que le dialogue soit le plus ouvert possible. Pourquoi nous ne partagerions pas des sujets stratégiques avec les collaborateurs ? Aussi, depuis six mois, une semaine après le codir, se réunit le shadow comex », explique Céline Angelini, fondatrice de Marie-Antoinette.

Débats

Ce projet a commencé à prendre forme lors de la présentation de la nouvelle grille salariale, au début de 2022. Un chantier qui a demandé six mois de travaux et qui a forcément fait grincer des dents parmi les collaborateurs. « Nous nous sommes dit que cela aurait été bien d’intégrer des collaborateurs à la mise en place de cette grille de salaire et d’en discuter avec eux, se rappelle Céline Angelini. Et justement, avec un shadow comex, nous pouvons parler de toutes ces situations qui peuvent s’avérer complexes. Il permet aussi que les collaborateurs se rendent compte ou essaient de comprendre pourquoi, parfois, les décisions sont longues à prendre. »

Ainsi, dix collaborateurs volontaires ont demandé à rejoindre ce groupe. Ils proviennent de services variés, ont tous moins de 30 ans. La moitié a même moins de 26 ans. « Et ce sont des profils qui ont des attentes vraiment différentes », complète la fondatrice. Un exemple ? Le sujet de l’intéressement a été l’un des premiers débats. Intéressement qui pourrait ne pas être versé l’année prochaine… Si les plus de 26 ans ont suggéré de le transformer en budget séminaire (pour créer un moment convivial tout en planchant sur des axes d’amélioration pour l’activité de l’entreprise), les plus jeunes ont eux exprimé l’envie de recevoir une prime de Noël. Le cash avant tout. La solution retenue ? La possibilité d’une prime de partage de la valeur, qui sera distribuée de manière équitable (soit entre 500 et 1000 euros par collaborateur en fonction de son ancienneté). « L’objectif des shadow comex, ce n’est pas d’être descendant. Nous envoyons un ordre du jour puis nous lançons les débats », insiste Céline Angelini. Ce shadow comex, c’est aussi l’occasion d’enseigner aux collaborateurs les mécanismes d’une entreprise (telles que les charges, la masse salariale) ainsi que quelques éléments de gestion financière. « Une autre discussion a porté sur les demandes d’augmentation. Nous les avons mis devant la réalité des choses. Vous voulez être augmentés ? Comment ? L’objectif aussi, c’est de mettre nos salariés dans une réflexion collective, et non plus individuelle », poursuit l’entrepreneure. Et de revenir cette question cruciale : que feriez-vous à la place du boss ?

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