Vendredi 6 janvier, Pascal Demurger, DG du groupe MAIF et Nicolas Théry, président du Crédit Mutuel Alliance Fédérale ont signé de concert une tribune chez nos confrères de l’Opinion afin d’ « encourager la généralisation du dividende sociétal et écologique ».
La veille de cette publication, le Crédit Mutuel AF annonçait créer un dividende sociétal afin d’affecter chaque année 15% de son résultat net à la transition écologique et sociale, soit 500 millions d’euros en 2023 (0,5 % de son chiffre d’affaires) dédié à la lutte contre le changement climatique. Le même jour, MAIF révélait sa décision d’allouer désormais 10 % des dividendes annuels de la mutuelle, soit 10 millions d’euros pour 2022, pour soutenir des projets de solidarité climatique et de régénération de la biodiversité.
Alexandre Poidatz, chargé de playdoyer climat et finance chez Oxfam France, s’en félicite publiquement sur les réseaux sociaux (et on le comprend), rappelant que l’ONG promeut depuis longtemps une meilleure distribution des richesses créées par les entreprises. « Nous avions ainsi calculé que si l’on avait plafonné la part des bénéfices versés aux actionnaires du CAC 40 en 2018 à 30%, cela aurait permis de couvrir 98% des besoins en investissement dans la transition écologique des entreprises du CAC40 », précise-t-il.
Sur les traces d’Yvon Chouinard de Patagonia outre-Atlantique, il semblerait que les dirigeants se tournent de plus en plus vers des fondations actionnaires. Il en existe en trentaine en France. C’est Pierre Fabre qui a initié le mouvement en 2008 en étant le premier industriel à avoir donné la majorité des parts de son entreprise à sa fondation. « Une dizaine d’entreprises sont en chemin. La dynamique s’accélère », souligne dans Les Echos Virginie Seghers, qui les accompagne dans cette démarche au sein du cabinet spécialisé Prophil. C’est une nouvelle ère – plus qu’une mode – qui s’ouvre aux dividendes écologiques au service du bien commun. Et c’est tout sauf du greenwashing. Alors, qui seront les prochain(e)s dirigeant(e)s à suivre le mouvement ?