Le « greenwashing » se porte bien : les engagements climatiques des grandes entreprises manquent dans l’ensemble de crédibilité et de transparence, selon un rapport publié lundi qui se penche sur les ambitions affichées de 24 multinationales de tous secteurs. Cette étude réalisée par les groupes de réflexion NewClimate Institute et Carbon Market Watch évalue les stratégies de ces géants du commerce, de l’agroalimentaire, du transport ou encore d’industries diverses qui représentaient à elles seules quelque 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2019. Elles ont en commun de mettre en avant leurs engagements en faveur du climat. Mais la réalité est souvent loin d’être à la hauteur des promesses, conclut le rapport, qui constate une absence généralisée de progrès depuis une précédente édition il y a un an.
La stratégie de 15 autres des entreprises étudiées est jugée d’intégrité « faible » ou « très faible ». Les mauvais élèves identifiés sont la compagnie aérienne American Airlines, les supermarchés français Carrefour, le géant brésilien de la viande JBS et le coréen Samsung. Ces conclusions s’appuient sur les données d’émissions des entreprises elles-mêmes et, entre autres, sur leur recours à la « compensation ». Cette dernière est très utilisée puisque 23 entreprises sur 24 l’utilisent pour atteindre leurs objectifs climatiques. Elle consiste à financer par exemple la plantation de millions d’arbres ou des projets d’énergie renouvelable, qui « compenseront » ou absorberont ensuite du CO2. Le recours à ces mécanismes, peu ou mal vérifiés, qui se substitue souvent à la baisse des émissions, est sévèrement critiqué par les experts de l’ONU.
Excusons ces mauvais élèves qui attendaient certainement la publication des 100 propositions pour la transition écologique de l’économie le 9 février dernier en France pour les appliquer. Et surtout interdisons cette aberration qu’est la compensation carbone !