(contenu abonné) Les marques PourDemain et Transition veulent encourager les agriculteurs qui s’engagent pour la transition agricole et font le choix de la bio. Elles transforment et commercialisent leurs produits, tout en leur offrant une juste rémunération : en moyenne 62% plus élevée que la rémunération conventionnelle.
C’est suite à la faillite de l’exploitation agricole de son grand-oncle que Maxime Durand a pris la décision d’agir en faveur des agriculteurs en conversion en bio. Avec son copain d’école d’ingénieur de Centrale Lille, Stéphane Delebassé, ils fondent les marques « BioDemain » en 2018 qui deviendra « PourDemain » destinés aux magasins bio, mais aussi « Transition » pour la grande distribution en 2021. Deux marques et deux communications pour une même mobilisation plus que jamais d’actualité pour ces deux entrepreneurs de 25 et 26 ans.
L’agriculture biologique se retrouve en effet confrontée à une crise historique : baisse drastique de la consommation, hausse des coûts, manque de soutien politique… Selon l’Agence Bio, seules 5 245 exploitations se sont converties au bio en 2022 (32 % de moins qu’en 2021) et 3 380 fermes ont fait le choix de la conversion (5,8 % de l’effectif contre 4,7 % en 2021). L’aide de 11 millions d’euros annoncée récemment par le gouvernement en faveur des agriculteurs bio est une goutte d’eau dans l’océan des besoins de la filière en France, et met une nouvelle fois en exergue les différences de traitement entre l’agriculture bio et l’agriculture conventionnelle. En 2020 par exemple, l’État allouait 4,2 milliards d’euros d’aides directes aux exploitations agricoles en France, dont seulement 220 millions pour la bio…
« Cette sous-représentation financière est injuste, notamment au regard des nombreux avantages que les agriculteurs bio apportent à notre société. La préservation de la biodiversité, la contribution à une alimentation plus saine pour les consommateurs, la création d’emplois, le soutien aux circuits courts… Chaque euro investi dans l’agriculture biologique est un engagement pour l’avenir de notre planète et de notre société. Elle doit être soutenue et encouragée par le gouvernement, avec des mesures et des aides financières à la hauteur des enjeux qu’elle adresse », s’indigne Maxime Durand.
Pour une alimentation durable
Les marques PourDemain et Transition veulent encourager les agriculteurs qui s’engagent pour la transition agricole et font le choix de la bio. Elles transforment et commercialisent leurs produits, tout en leur offrant une juste rémunération : en moyenne 62% plus élevée que la rémunération conventionnelle. Depuis leur création, 895 000 m² de terres agricoles supplémentaires ont été convertis et plus de 114 000€ ont été reversés aux filières en conversion.
« Cet engagement est d’autant plus nécessaire dans le contexte économique actuel, qui détourne les consommateurs les moins aisés de l’alimentation durable. Sans soutien, l’ensemble des filières se trouveront déstabilisées et nous perdrons des dizaines d’années de travail et d’efforts. Consommateurs, agriculteurs, politiques, citoyens engagés : nous avons tous un rôle à jouer pour soutenir l’agriculture biologique et exiger des engagements actions concrètes du gouvernement », ajoute l’entrepreneur.
Nouvelle gamme « Bio, sans compromis »
En mars 2023, la marque PourDemain innove avec la nouvelle gamme « Bio, sans compromis ». Cette dernière comprend des produits peu transformés, labellisés AB, Bio Equitable en France, avec un Planet-score A. Un nouveau défi pour l’entreprise dans un contexte délicat concernant les labels. En effet, 88% des consommateurs connaissent le label AB, un indice qui en fait le label le plus répandu en France (Agence Bio, 2022). Mais malgré sa forte notoriété, il souffre aujourd’hui d’un déficit de confiance des consommateurs : ils sont 45% à avoir des doutes sur le fait qu’un produit estampillé bio le soit réellement (Agence Bio, 2022).
« Cette crise de confiance de la bio s’explique par l’émergence de nouveaux labels moins-disants (Haute Valeur Environnementale, Zéro résidu de pesticides…) et de pratiques de greenwashing qui détournent le consommateur du label biologique. Il est nécessaire de rebâtir une nouvelle filière bio plus exigeante et irréprochable, et de réconcilier les consommateurs soucieux de l’impact de leur alimentation », explique Maxime Durand.
La gamme « Bio, sans compromis » garantit des produits peu transformés, avec une traçabilité complète, des formulations équilibrées et compréhensibles, élaborées à partir du minimum d’ingrédients. Elle commercialise pour le moment du miel, et pas par hasard. Si 40 000 tonnes en sont consommées chaque année par les Français, pas moins de 43% sont testés non conformes à leur étiquette. C’est pour cela que les deux premières références en vente, “miel d’acacia” et “miel du Massif du Jura”, sont référencés au Planet-score A et labellisés AB et Bio Equitable en France. Ils sont récoltés par les apiculteurs de la coopérative “Les Compagnons du Miel”.
S’en suivront d’autres produits d’épicerie sucrés et salés tels que des purées de pommes-fraises et de pommes-abricots.
« Nous ne sommes qu’une goutte d’eau dans l’océan que représente l’agriculture française mais nous faisons notre part pour agir à l’heure où nos sols sont malades et ont plus que jamais besoin d’agriculture biologique pour se régénérer et faire renaître la biodiversité avec elle », rappelle le co-fondateur de l’entreprise Beyond Green au 26 collaborateurs, qui a réalisé 1,2 million de chiffres d’affaire en 2022 -soit le double par rapport à l’année précédente- et qui s’apprête à réaliser le même exploit en 2023.