(contenu abonné) Hager Group, fournisseur de solutions d’électrification, déploie un large plan d’actions qui concerne ses 16 usines dans le monde. L’objectif est de réduire de moitié ses émissions de carbone et de généraliser les bonnes pratiques.
Qui a dit que les cordonniers devaient être les plus mal chaussés ? Et pourquoi les spécialistes de l’électrification devraient être les derniers à revoir leur propre consommation d’énergie ? C’est pour éviter ce décalage déconcertant que Hager Group, groupe d’origine allemande qui fournit des solutions d’électrification à travers la planète, a choisi de prendre les choses en mains. « Ce n’est pas possible que nous ne soyons pas nous-mêmes totalement engagés dans ces axes d’amélioration, et ce même dans notre façon de faire. Nous ne pouvons pas juste vendre des solutions pour les autres et, nous, ne pas avoir une démarche raisonnée », commente Florence Moro, directrice manufacturing excellence. Aussi, en 2020, le groupe de 14 000 collaborateurs (dont plus de 4 000 en France) a dessiné un plan sur dix ans, baptisé le Blue Planet Commitment. « C’est une ébauche de plusieurs actions dans la décarbonation, l’utilisation des déchets, l’écoconception, etc., présente Florence Moro. Pour mieux accompagner ces actions, nous nous sommes dotés d’une structure, soit un directeur environnement et son équipe dédiée. Nous faisons aussi appel à des consultants externes car il faut que nous apprenions : que pouvons-nous faire ? Que devons-nous faire ? »
Une road map adaptée
Parmi les aides précieuses qui accompagnent Hager Group : le bureau d’études Naldéo. Il intervient dans l’objectif de diviser par deux les émissions de carbone de scop 1 et 2, sur l’ensemble des activités industrielles et logistiques de Hager Group d’ici 2030. Pour cela, chacune des 16 usines du groupe doit créer son propre plan de décarbonation. « Nous regardons toutes les solutions possibles et quelles sont nos sources d’énergie, ce que nous pouvons électrifier, ce que nous pouvons réduire, etc. Et quelles sont les bonnes pratiques à déployer plus largement ? », précise Florence Moro. Cela passe notamment par l’installation de panneaux solaires sur les toits et parkings, par le remplacement du chauffage à gaz par des pompes à chaleur ou encore par la signature de contrats PPA (power purchase agreement). « Chaque usine possède sa road map, car chaque usine est un cas particulier, dans un pays particulier. Par exemple, en Pologne, l’électricité est différente, moins bonne : si la Pologne ne fait d’efforts en tant qu’Etat sur son électricité, il est plus difficile pour nous de décarbonner », mentionne Florence Moro.
Trouver la bonne solution
Cette usine polonaise est un cas d’école pour Hager Group : elle produisait son électricité à partir de gaz. Une solution certes peu onéreuse mais extrêmement génératrice de CO2. « Nous nous sommes donc interrogés sur comment changer toutes nos installations pour pouvoir a minima utiliser l’électricité italienne qui a un meilleur coefficient CO2 que le gaz… », intervient Florence Moro. Ainsi, alors que cette usine consommait 30 % d’électricité pendant ses deux semaines de fermeture annuelle, la correction de ses process a permis de réduire à 5 % de consommation. Soit une première source d’apprentissage.