Le monde doit sortir des énergies fossiles polluantes, atteindre le pic de ses émissions de CO2 d’ici 2025 et faire « beaucoup plus, maintenant, sur tous les fronts » pour affronter la crise climatique, selon un rapport de l’ONU Climat qui sera au cœur de la COP28 de Dubaï dans trois mois. Ce nouveau rappel à l’ordre intervient au moment où les dirigeants des grandes nations du G20 se réunissent à New Delhi, avec peu d’espoir d’avancées ambitieuses sur la question climatique. En effet, si les émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis et de l’Europe baissent depuis des années, celles de la Chine (1er émetteur) et de l’Inde continuent d’augmenter.
Très attendu, ce rapport de 90 pages comporte 17 « enseignements clés ». Il résume tous les efforts accomplis ou non depuis 2015 par l’humanité pour respecter l’accord de Paris et son objectif le plus ambitieux de limiter le réchauffement à 1,5°C. Il constitue l’étape technique du premier « bilan mondial » (Global stocktake) de l’accord de Paris, que les pays signataires doivent conclure à la 28e conférence climatique de l’ONU, du 30 novembre au 12 décembre aux Emirats arabes unis, en s’accordant sur une décision politique à la hauteur des enjeux.
Le réchauffement mondial a déjà atteint environ 1,2°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Puisant dans les alarmants rapports scientifiques du Giec, ce bilan sera donc la base indiscutable des âpres négociations de la prochaine COP, annoncée comme la plus grande jamais réunie (90.000 personnes attendues), avec l’avenir des énergies fossiles au coeur des débats : charbon, pétrole et gaz.
« Les principes fondamentaux de l’accord de Paris ne sont pas encore respectés par les 197 parties » mais « la charge de la réponse incombe à 20 pays » en premier lieu, a déclaré jeudi dernier à l’AFP le chef de l’ONU Climat, Simon Stiell, en direction des dirigeants du G20 qui représentent 80% des émissions mondiales.