Si vous n’en avez pas encore entendu parler, souvenez-vous de ce nom. Fondateur du Groupe National de Surveillance des Arbres, Thomas Brail a entamé une grève de la faim il y a un mois puis de la soif il y a quelques jours pour alerter l’opinion sur le projet d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres – qui réduirait à environ une heure au lieu de 01h20- qu’il juge aberrant. Il se dit prêt à mourir pour empêcher la poursuite du chantier qui a démarré puis a été interrompu. Finalement, le ministère chargé des Transports a indiqué dans un communiqué le 16 octobre que ce projet irait « jusqu’à son terme ». « Force restera à la loi et à l’État de droit », a précisé Clément Beaune. Les pro-A69 mettent en avant un développement économique qui sera encouragé suite à la construction de l’autoroute dans un territoire qui sera « désenclavé ».
De leur côté, les opposants, dont les Soulèvements de la terre, appellent à venir manifester les 21 et 22 octobre sur le tracé. Le collectif anti-A69 La Voie est Libre milite notamment pour un projet alternatif mêlant une « première Véloroute nationale française », agriculture durable, écoconstruction et rénovation, écotourisme et filières artisanales. Le camp des opposants a reçu le soutien d’un collectif de 1 500 scientifiques, dont des experts du Giec, qui regroupe les spécialistes du climat de l’ONU. Ils ont publié une tribune dans L’Obs assurant que « l’A69 est un de ces projets auxquels il faut renoncer ».
Militant écologiste et défenseur des arbres Thomas Brail incarne le combat d’une poignée d’individus, de plus en plus nombreux, qui défendent l’environnement et résistent encore et toujours à l’envahisseur, les fidèles d’un capitalisme destructeur du vivant. On se demande comment un tel projet a pu être mis sur pieds à l’heure où l’urgence climatique devrait être prioritaire. Pour gagner 20 minutes…