(contenu abonné) Aux Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le poste « énergie » met à mal le budget de cette commune de 24 000 âmes. Le maire, Philippe Dallier, et son équipe, travaillent à réduire ces dépenses en misant sur les leds et la géothermie.
TheGood : Que représente ces dépenses en énergie pour votre commune ?
Philippe Dallier : Aux Pavillons-sous-Bois, comme partout, le budget énergie a explosé. Rien qu’en gaz et électricité, nous payons 2 millions d’euros en plus cette année, ce qui met la Ville dans une situation budgétaire très difficile. Notre auto-financement a quasiment disparu – nous sommes passés de 3,5 millions en 2022 à seulement 400.000 euros pour financer les dépenses d’investissement de la commune !
Malgré une hausse de 5% de la taxe foncière, cette année, on ne s’en sortira pas.
TheGood : Vous avez donc dégainé les leds… sur quelle économie tablez-vous ?
Philippe Dallier : En 2022, nous nous sommes engagés dans une opération consistant à remplacer toutes les anciennes ampoules de l’éclairage public par des leds, sur la voirie. Avant même la flambée des prix de l’énergie. Mais la situation actuelle nous a poussé à accélérer les opérations pour en finir en 2023. L’objectif premier est la recherche d’économie mais c’est également positif pour la planète.
L’an dernier, nous avons investi 400 000 euros dans cette transition et cette année, nous allons y consacrer de nouveau 400.000 euros. Nous tablons sur une économie d’énergie de 65% grâce à cet investissement. Cette année, nous escomptons déjà 40% d’économies.
Malheureusement le SIPPEREC, qui est le syndicat auquel nous appartenons, nous a annoncé que les prix de l’électricité augmenteront en moyenne de 2,75% l’an prochain. Ce qui est une mauvaise nouvelle car le prix du gaz va baisser. Le SIPPEREC s’est peut-être un peu précipité pour acheter l’énergie. Globalement, nous attendions une baisse du prix du KwH, mais il semble que ce ne sera pas le cas.
Je suis vice-président du SIAAP qui est le syndicat qui gère l’assainissement de l’agglomération parisienne et nous avons, nous, des prix de l’électricité qui vont baisser de 30% en 2024 alors que nous achetons de la même manière, sur le marché SPOT. Le SIAAP s’est beaucoup mieux débrouillé !
TheGood : Quels acteurs avez-vous mobilisé pour votre chantier « leds » ?
Philippe Dallier : Nous avons mobilisé les services de la Ville pour réaliser les études et solliciter les subventions, puis les bailleurs de la ville pour réaliser les travaux. Nous sollicitons également le Département car nous allons traiter les candélabres qui sont installés sur la voirie départementale dont la facture d’électricité est payée par la commune. Cela représente 200.000 euros. Le Département devrait nous subventionner à hauteur de 50%… sur deux exercices budgétaires.
TheGood : Avez-vous songé à couper l’éclairage public de nuit ?
Philippe Dallier : Certaines communes ont effectivement fait ce choix, mais nous ne l’envisageons pas, pour des raisons de sécurité. J’ai déjà des plaintes de certains habitants au sujet de rues de la commune qui sont limitrophes de Villemonble ; commune qui a coupé l’éclairage de nuit. Les gens ne sont pas à l’aise.
TheGood : Et pour limitez vos dépenses en gaz, qu’envisagez-vous ?
Philippe Dallier : Par chance, nous avons remplacé la plupart des chaudières des bâtiments publics sur les dix dernières années. Elles sont performantes. Mais il est vrai qu’il va falloir remplacer le gaz…. Avec la Ville de Livry-Gargan, notre voisine, nous avons le projet de développer un réseau de chauffage urbain en géothermie tout le long de la RN3, pour chauffer les bâtiments publics. Ce projet permettrait de développer une énergie propre et à moindre coût. Nous en sommes au début des études techniques.