(contenu abonné) L’association Climate Chance publie son sixième rapport annuel sur les stratégies des entreprises, des gouvernements locaux et de la société civile pour impulser l’action climatique depuis 2015. Il met en lumière 10 grands enseignements qui dressent un état des lieux des progrès réalisés par les acteurs non-étatiques depuis la signature de l’Accord de Paris.
Depuis cinq ans, l’Observatoire de l’association Climate Chance publie le « Bilan mondial de l’action climat », un rapport qui compile les actions mises en œuvre par les acteurs non-étatiques du monde entier pour réduire les émissions de CO2 de la production d’électricité, des transports, des bâtiments, de l’industrie, des déchets et de l’usage des sols. Àl’occasion du 1er bilan global (Global Stocktake de l’ONU) des progrès collectifs réalisés dans le cadre de l’Accord de Paris finalisé lors de la COP28, cette sixième édition du Bilan analyse les stratégies des entreprises, des gouvernements locaux et de la société civile pour impulser l’action climatique depuis 2015.
Le rapport met en lumière 10 grands enseignements. Ils dressent un état des lieux des progrès réalisés par les acteurs non-étatiques depuis la signature de l’Accord de Paris. Ils permettent une lecture transversale de l’évolution des émissions et de l’action climat mise en œuvre au niveau mondial entre 2015 et 2022, en s’appuyant sur les publications spécialisées disponibles :
- Malgré l’Accord de Paris et la Covid-19, les émissions mondiales de CO2 continuent de croître.
- La production d’électricité à base de renouvelables augmente… mais la production fossile ne baisse toujours pas.
- La transition des motorisations carbonées vers l’électrique est surpassée par la demande croissante de transport.
- Les politiques de décarbonation ne sont pas à la mesure des besoins de rénovation et de construction.
- Hydrogène, CCUS… les technologies de rupture restent marginales et dépendantes des industries fossiles.
- Déjà très faible, le recyclage recule, mais de nouvelles filières industrielles circulaires se développent.
- La déforestation ralentit…mais n’empêche pas l’effondrement du puits de carbone.
- Lointains, peu mesurables, les engagements « net zéro » des entreprises manquent de plans de transition crédibles et de suivi des progrès.
- Au cœur de l’innovation et de l’action pour le climat, les territoires cherchent un changement d’échelle pour tenir les objectifs 2030.
- La conflictualisation protéiforme de l’action civile pour le climat, entre succès juridiques et difficiles applications.
« Ce rapport se veut lucide sur la réalité de la situation. Nous ne tiendrons pas l’objectif de stabilisation du climat sous les 1,5 °C d’augmentation des températures ; l’objectif 2 °C, aux conséquences déjà plus dévastatrices, s’éloigne aussi. Ce Bilan montre aussi la multiplication des initiatives, le succès d’actions ambitieuses, la mutation réelle de certains secteurs et le rôle clé des territoires. Des signaux positifs existent donc, même si nous n’éludons pas dans ce rapport une tendance très claire à l’échelle mondiale : l’uniformisation des modes de vie sur des modèles très consuméristes. La bataille culturelle de la sobriété est loin d’être gagnée », analyse Ronan Dantec, président de l’Association Climate Chance.