La Stratégie Nationale Biodiversité 2030 (SNB), récemment publiée par le gouvernement, décline à l’échelle de la France l’accord international adopté à Montréal lors de la COP15 de 2022 (Conférence des Parties sur la Biodiversité). Cette stratégie fixe les ambitions et les objectifs de la France en matière de préservation de la biodiversité et des écosystèmes pour la décennie à venir. La SNB s’articule autour de 4 axes : réduire les pressions qui s’exercent sur la biodiversité ; restaurer la biodiversité dégradée partout où c’est possible ; garantir les moyens d’atteindre ces ambitions ; et bien sûr pour ce faire : mobiliser tous les acteurs.
Parmi ces acteurs, les entreprises sont bien sûr concernées et ont leur rôle à jouer. Elles sont et seront même directement impactées par l’érosion de la biodiversité. Face à ce défi, comment les entreprises peuvent-elles prendre en compte les enjeux liés à la biodiversité ? Comment peuvent-elles les intégrer à leur stratégie ? Voici 4 conseils pour une meilleure prise en compte de la biodiversité par les entreprises :
Conseil N°1 : Se former
Les enjeux liés à la biodiversité restent mal connus du grand public. Et c’est encore plus vrai pour les entreprises qui, contrairement aux enjeux climatiques, font très difficilement le lien entre leurs activités et la biodiversité. Pourtant, selon le World Economic Forum, plus de la moitié du PIB mondial est dépendant de la nature et du bon fonctionnement des écosystèmes. Ainsi, se former à la biodiversité est nécessaire afin de mieux appréhender le sujet, et surtout comprendre les interactions et les interrelations entre les activités économiques et la biodiversité.
Conseil N°2 : Évaluer ses pressions sur la biodiversité et ses dépendances
Les activités économiques contribuent à l’érosion de la biodiversité, mais sont également directement touchées par les conséquences de cette érosion. En effet, la biodiversité est à l’origine de nombreux services gratuits indispensables (matières premières, alimentation, ressources médicales, etc.). Pour pérenniser ses activités, il devient alors indispensable d’évaluer ses pressions et ses dépendances vis-à-vis de la biodiversité. Il s’agit de mesurer son empreinte biodiversité, à l’instar d’un Bilan Carbone®, et ses interactions avec la biodiversité.
Conseil N°3 : Définir une véritable stratégie « Biodiversité » en lien avec les démarches « Climat »
Fort de cette évaluation, c’est le moment de définir une stratégie ambitieuse avec des objectifs transparents, une trajectoire de réduction de ses impacts alignée avec les cadres nationaux (SNB) et internationaux (COP15) et un plan d’actions concrètes. L’un des écueils souvent observés est de ne pas corréler cette stratégie Biodiversité avec ses démarches « Climat ». En effet, ces deux enjeux sont étroitement liés. Le changement climatique est le 3e facteur d’érosion de la biodiversité. À l’inverse, la bonne santé des écosystèmes participe à la régulation du climat. Ainsi, il est important d’avoir une vision écologique globale, bénéfique en termes de climat ET de biodiversité. D’autant plus que certaines actions vertueuses en matière de réduction de gaz à effet de serre peuvent n’avoir aucun impact positif sur la biodiversité, et peuvent même être contre-productives.
Conseil N°4 : S’appuyer sur des cadres et des outils existants
Comme évoqué précédemment, les enjeux en matière de biodiversité ne sont pas simples à appréhender. Mais, pour aider les organisations dans leurs démarches de préservation de la biodiversité et des écosystèmes, il existe des cadres et des outils basés sur des données scientifiques ou des méthodologies éprouvées. TNFD (Taskforce on Nature-related Financial Disclosures), SBT for nature (Science-Based Targets for nature), GBS® (Global Biodiversity Score®) ou encore ACV Biodiversité (Analyse de Cycle de Vie)… toutes ces initiatives permettent de faciliter, structurer ou renforcer ses démarches.
Vous l’aurez compris, que vous suiviez ou non ces conseils, il reste nécessaire que les organisations intègrent les enjeux en matière de biodiversité pour assurer la pérennité de leurs modèles économiques. Et finalement, pour compléter les 4 conseils, rappelons également que la biodiversité pour les organisations se traite à différentes échelles : à l’échelle de sites d’implantation, et à l’échelle de ses filières et de l’ensemble de sa chaîne de valeur. À vous de jouer !