29/01/2024

Temps de lecture : 4 min

Roche-la-Molière est « P’ROCHE » de ses seniors

(contenu abonné) Il y a un an et demi, le maire de Roche-la-Molière (Loire), Eric Berlivet, a créé un dispositif d’aide aux seniors, afin de les aider à rester le plus longtemps possible chez eux. Entre petits travaux et trajets du quotidien, le bouquet de services « P’ROCHE DE VOUS » constitue une aide appréciée des bénéficiaires et des aidants...

(contenu abonné) Il y a un an et demi, le maire de Roche-la-Molière (Loire), Eric Berlivet, a créé un dispositif d’aide aux seniors, afin de les aider à rester le plus longtemps possible chez eux. Entre petits travaux et trajets du quotidien, le bouquet de services « P’ROCHE DE VOUS » constitue une aide appréciée des bénéficiaires et des aidants.

TheGood : Que propose la conciergerie que vous avez mise en place sur votre commune ?

Eric Berlivet : Nous avons mis en place une aide complémentaire au service à la personne classique pour aider nos seniors dans les petits travaux du quotidien. Notre conciergerie propose un service de mise en relation avec les professionnels pour des petits travaux à domicile tels bricolage, réparation de prise électrique, réglage de la télévision, peintures, etc. Ainsi qu’un accompagnement dans les trajets du quotidien. Un service opéré par une personne dédiée, avec un véhicule dédié.

Tout cela, dans le cadre du maintien à domicile. Nous oeuvrons pour que nos seniors puissent rester le plus longtemps possible chez eux et profiter de leur quotidien. Nous voulons créer du lien social, redonner de l’humanité à des gens qui deviennent isolés.

TheGood : Comment fonctionne cette mise en relation avec des professionnels ?

Eric Berlivet : Nous avons référencé des auto-entrepreneurs et des indépendants, sélectionnés sur candidature et nous assurons la mise en relation. Ensuite, les particuliers payent la prestation directement au professionnel. Nous veillons à ce que le rapport qualité et prix soit bon et nous assurons, une fois la prestation réalisée, de la satisfaction des bénéficiaires. Nous les appelons ou passons voir sur place ce qui a été fait. Nous nous assurons que tout s’est bien passé afin d’éviter des abus de faiblesse.

TheGood : Comment vous est venue l’idée de créer ce service et pourquoi ?

Eric Berlivet : Il y a douze ou treize ans, j’organisais un salon sur l’autonomie à Saint-Etienne et, en discutant avec les personnes concernées par ce sujet, je me suis rendu compte qu’il y avait un vrai manque. J’ai eu ce projet de conciergerie dès 2017, en devenant maire, mais je n’ai pas réussi à aboutir à l’époque. J’ai repris mon idée il y a un an et demi. Les seniors, c’est-à-dire les plus de 65 ans, représentent 10% des 10 000 habitants de notre commune. Pour l’instant, ils sont 150 à avoir adhéré à ce nouveau service public. Nous demandons une participation symbolique d’une dizaine d’euros par an.

Mais avant de les faire rentrer dans ce dispositif, nous demandons à un professionnel vacataire de faire le diagnostic des besoins de la personne concernée pour analyser la problématique, regarder s’il est nécessaire d’équiper le logement, quel panel d’aides il pourrait exploiter pour avoir un vrai accompagnement. Nous les aidons à avoir les services publics dont ils ont besoin. La Conciergerie vient en compléments des dispositifs existants.

TheGood : Quel est le coût de ce service ? Avez-vous bénéficié d’aides pour le créer et le faire vivre ?

Eric Berlivet : C’est une réalisation 100% communale. Nous avons embauché une personne qui s’occupe de transporter nos seniors, en fonction de leurs besoins : aller faire des courses, visite au cimetière, aller faire des loisirs, etc. Sur réservation, bien sûr. Nous avons un véhicule dédié et nous demandons, là aussi, une participation symbolique de 2 euros par aller/retour. Il s’agit d’un véhicule adapté pour lequel nous avons bénéficié d’une petite aide du Département et de la Caisse d’Epargne.

Pour financer le poste à temps complet dédié, le fonctionnement du véhicule, l’infogérance et les vacations, nous avions prévu 55 000 euros par an, et nous sommes dans le budget, en cette première année de fonctionnement. Mais il convient de ne pas uniquement considérer le coût brut. Il faut bien voir que ce dispositif est bénéfique à tous les niveaux. Il apporte du service aux seniors, crée de l’emploi et fait faire une économie énorme à la société, car maintenir les gens à domicile évite l’Ehpad. Le coût est donc symbolique au regard des économies réalisées.

En plus de la Conciergerie, et pour rompre l’isolement de nos seniors, nous proposons diverses animations ; des activités culturelles ou de loisirs, sur la commune.

TheGood : Cette conciergerie est-elle également ouverte aux habitants ayant besoin de réaliser des petits travaux à domicile ?

Eric Berlivet : Non. Elle s’adresse aux plus de 65 ans et aux personnes empêchées par un accident ou une maladie, mais toujours en complément du service à la personne. Nous avons créé une courroie de transmission et son cahier des charges ne prévoit pas d’aller au-delà.

TheGood : Et quid de l’aide aux démarches en ligne qui sont compliquées pour beaucoup de seniors ?

Eric Berlivet : Nous n’avions pas prévu d’aller sur ce terrain mais le besoin est apparu rapidement. Nos bénéficiaires demandaient de l’aide pour leur déclaration d’impôts et autres démarches…. beaucoup de seniors sont en difficulté face au tout digital de l’administration. C’est un vrai souci.

Nous avons mis en place une logistique ad-hoc au sein du bureau autonomie de la commune ; le petit QG de l’aide aux seniors.

TheGood : A un an d’existence, quel bilan tirez-vous ?

Eric Berlivet : Début décembre, nous avons fait une réunion bilan et les retours sont très positifs. Les bénéficiaires assurent que ce dispositif leur facilite la vie, ainsi qu’aux aidants.

Notre conciergerie fonctionne bien car elle fait du sur-mesure, du local ; de l’hyper- proximité. Une conciergerie sur une plateforme téléphonique, comme ont essayé de le faire des mutuelles, ne peut pas fonctionner.  Pour être utile et efficace, une conciergerie doit être adaptée à son environnement ; à la commune, à ses habitants, à leurs problématiques et à nos contraintes. Et chaque commune est différente. Il faut faire du sur-mesure, s’adapter à l’écosystème de la commune. Etre dans l’humain.

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