Les entreprises du CAC 40 doivent effectuer « une prise de conscience » pour mieux informer les investisseurs sur leur stratégie environnementale, sociale et de gouvernance, selon un rapport du Forum pour l’investissement responsable (FIR) publié le 17 janvier.
Pour la première fois depuis le début de l’étude en 2020, la note moyenne des entreprises a diminué. Celle-ci est déterminée par l’analyse des réponses aux questions que le FIR a posées aux entreprises du CAC 40 en amont des Assemblée générales en 2023 sur leur sur leur stratégie environnementale, sociale et leur gouvernance. Mais la comparaison est difficile avec les années précédentes car « le niveau d’exigence » attendu des réponses « est plus élevé » a relevé au cours d’une présentation à la presse Caroline le Meaux, présidente de la commission dialogue et engagement du Forum, qui affichait 123 membres fin 2022, dont des investisseurs et des membres de la société civile. Sur l’environnement, les réponses des entreprises « n’ont pas été à la hauteur de nos attentes, entraînant une baisse significative des notes », relève le rapport.
Les questions environnementales concernaient le respect de l’Accord de Paris, qui a été durci cette année avec la demande d' »un montant d’investissement » pour chacune des actions liées à la réduction des émissions carbone, la prise en compte de la biodiversité ou encore les impacts de la raréfaction des ressources naturelles stratégiques sur le modèle économique des entreprises. La prise en compte, inédite, de controverses a aussi pu pénaliser les entreprises, le rapport s’attachant historiquement davantage à la transparence qu’à l’efficacité des stratégies. BNP Paribas, Carrefour ou encore TotalEnergies ont été pénalisés sur plus d’une des dix questions. En excluant une question nouvelle sur les rachats d’actions, « dix entreprises ont progressé, 27 ont baissé et deux ont stagné par rapport à 2022 ».
Les meilleures notes, qui vont de 0 à 3, sont obtenues par Veolia et L’Oréal, avec 1,9 point en moyenne. Eurofins, qui n’avait pas répondu l’année passé, a eu la pire note en 2023 avec 0,1 point. Par rapport à 2022, Danone, Renault et Orange subissent les pires baisses. Comme l’an passé, la question ayant eu les réponses les moins satisfaisantes selon le FIR traite de la « responsabilité fiscale » des entreprises et avec notamment la mise en place d’un « reporting fiscal » pays par pays. A l’inverse, les réponses aux questions sur l’intégration de critères extra-financiers dans les rémunérations des dirigeants sont jugées satisfaisantes pour la plupart des entreprises par le FIR.