Le baromètre révèle que les jeunes sont intéressés à adopter l’IA générative dès leur premier emploi et qu’ils accordent de l’importance aux critères de bien-être au travail et de la rémunération.
Le Baromètre Talents 2024 OpinionWay pour SKEMA Business School et EY a mené pour la deuxième année consécutive une vaste enquête -entre octobre et novembre 2023- auprès de 1191 étudiants qui suivent actuellement ou souhaiteraient suivre des études d’ingénieur ou de commerce. Il fait ressortir deux dimensions clés : les jeunes sont majoritairement intéressés à adopter l’IA générative dès leur premier emploi. Quant à leurs attentes vis-à-vis de l’entreprise, elles deviennent plus exigeantes, notamment sur les critères du bien-être au travail et de la rémunération.
Une génération prête à s’emparer de l’IA générative
La Génération Z, avec sa relation naturelle à l’IA générative est idéalement positionnée pour naviguer et façonner l’avenir du monde professionnel. Le Baromètre Talents 2024 révèle une génération non seulement prête à embrasser les changements technologiques, mais aussi à les intégrer de manière créative et efficace dans sa vie professionnelle et personnelle. Malgré les défis, cette génération caméléon est prête à laisser une empreinte significative dans l’ère de l’IA générative :
64% des étudiants interrogés estiment qu’ils utiliseront l’IA générative dans leur premier emploi et 59% seraient intéressés par un employeur qui leur propose un premier poste nécessitant de savoir utiliser les outils d’IA Générative.
Les 5 raisons qui les feraient rester dans l’entreprise
Parmi les éléments de fidélisation essentiels pour la génération Z, l’évolution professionnelle et les perspectives de progression salariale représentent pour 49% des étudiants sondés un atout majeur de fidélisation. Suivent ensuite l’équilibre vie pro/vie perso (33%), une bonne ambiance de travail (31%), pouvoir travailler sur des sujets variés sans devoir changer de métier (29%) et avoir une évolution hiérarchique (27%).
… et les 5 raisons pour lesquelles ils fuiraient leur premier emploi
A contrario, parmi les critères majeurs de rupture d’un premier emploi, les étudiants citent dans l’ordre : la mauvaise ambiance de travail (52%), une mauvaise rémunération (41%), une absence d’évolution (25%), une mission manquant de stimulation intellectuelle (17%) et enfin le manque de reconnaissance (14%).
Les valeurs, une question qui évolue
Signe de l’inquiétude générée par l’environnement économique et une plus grande difficulté à se projeter, la question des valeurs évolue aussi : les valeurs de l’entreprise, sa raison d’être est un critère important au moment de choisir son premier poste pour seulement 37% des répondants, soit une baisse de plus de 11 points par rapport à 2023.
Une quête de sens dans le travail
Un travail qui a du sens rime moins avec un travail en accord avec ses convictions, mais reste un élément important. C’est en premier lieu un travail qui conduit à se sentir motivé et stimulé par sa mission (52%). C’est ensuite un travail qui permet de gagner correctement sa vie (50%), qui permet de s’épanouir professionnellement (49%), qui permet de conjuguer vie pro et vie perso (46%) et c’est enfin un travail dans lequel on est en accord avec ses convictions et ses valeurs (38%).
L’engagement de l’entreprise, une notion moins prioritaire
Si les engagements RSE des entreprises semblent plus secondaires aujourd’hui, certains n’en demeurent pas moins importants. Le respect de l’éthique dans les activités économiques arrive en pole position des réponses (69%), suivi de l’égalité femmes-hommes (68%) et la réduction de leur impact sur l’environnement (55%). A noter : l’égalité de genre est soulignée comme prioritaire par les femmes (80%).
Une génération confiante, un état d’esprit positif mais tempérés par la crainte de l’avenir
75% s’avouent confiants pour leur entrée dans le monde professionnel.
Trois éléments assoient particulièrement la confiance des étudiants : l’acquisition d’expériences et de connaissances nécessaires du fonctionnement du monde professionnel (24%), la confiance en soi (21%) et la passion pour le domaine (8%).
Déterminé (59%), curieux (52%), enthousiaste (44%), confiant (34%) mais aussi et dans une moindre mesure anxieux (28%) sont les adjectifs qui qualifient l’état d’esprit des répondants.
Ces bons résultats sont toutefois tempérés par la crainte qui repose sur un avenir incertain, notamment la crainte de ne pas avoir les outils ou les compétences nécessaires (18%), l’incertitude par rapport à l’avenir et la difficulté à se projeter (17%) ainsi que la concurrence sur le marché et la saturation du marché de l’emploi (12%).
Ce que disent les étudiants
Valentin Carre-Guellaën, étudiant en 1ère année du programme Grande Ecole à SKEMA, considère l’IAG comme une révolution majeure, soulignant son importance croissante dans le monde professionnel. « Si j’obtiens des certifications en IA, elles seront en jaune fluo sur mon CV« , affirme-t-il.
Louis Lanel, étudiant en 2e année du programme grande Ecole de SKEMA (spécialisation finance) explique que « la diversité des expériences est essentielle pour ma génération ».
Perla Rueda, étudiante en 2e année du Programme Grande Ecole (Spécialisation Stratégie), ajoute que « la fidélité à une entreprise dépend de sa capacité à répondre à ses attentes. Cette flexibilité reflète une approche pragmatique et adaptable de la carrière ».
L’analyse de SKEMA Business School
Amine Ezzerouali, professeur de Management des Organisations et Directeur du MSc Ressources Humaines Internationales et Gestion de la Performance à SKEMA, souligne les défis auxquels sont confrontés les jeunes talents. A la lumière du Baromètre, il met en avant la nécessité d’un accompagnement adapté pour faciliter l’intégration professionnelle dans un monde où l’IAG prend une place prépondérante. « L’enseignement supérieur et les entreprises doivent relever ensemble le défi de former ces jeunes à l’IAG, non seulement pour améliorer leur performance au travail, mais aussi pour les préparer à un marché du travail en constante évolution« , explique-t-il.
Pascale Viala, directrice du Corporate Office de SKEMA estime que « cette 2e édition du Baromètre Talents SKEMA x EY est riche de tendances et d’éléments de réflexion pour les entreprises qui veulent réussir à recruter et fidéliser leurs jeunes talents. Les aspirations professionnelles des jeunes générations évoluent, s’adaptant et réinventant leur relation avec l’entreprise et leur agilité se manifeste notamment dans l’adoption des nouvelles technologies et de l’IA Générative sur laquelle nous avons souhaité les interroger cette année. »
L’analyse d’EY
Patrick Vincent-Genod, Associé Audit au sein d’EY pointe le fait que « les étudiants sont devenus particulièrement avides d’expériences, sur le plan professionnel comme personnel. Les choses évoluent très vite. L’IA générative en est le meilleur exemple. Cette génération se demande comment se préparer et s’adapter à cette réalité. Il y a 50 ans, on embrassait une carrière ou une filière que l’on pouvait potentiellement suivre toute une vie. Aujourd’hui, les jeunes talents ont beaucoup de mal à savoir ce qu’ils vont devenir. Ils veulent donc multiplier les expériences ».