Le salon des solutions en faveur de l’environnement pour l’industrie, la ville et les territoires, historiquement organisé à Lyon par RX France, propose désormais un nouveau rendez-vous biennal pour la grande filière environnementale et climatique à Paris, Porte de Versailles. Complémentaire de son grand frère lyonnais, avec une formule plus compacte sur deux jours, il se fait l’écho de l’ensemble des filières de l’environnement et anticipe certaines de leurs évolutions. Anne-Manuèle Hébert, directrice du salon Pollutec, nous expose les nouveautés 2024.
The Good : Quels sont les enjeux de l’édition 2024 de Pollutec ?
Anne-Manuèle Hébert : Nous avons, à Pollutec, pour ambition d’accélérer la transformation écologique des entreprises et des territoires, en présentant des solutions d’adaptation au changement climatique, d’atténuation de l’impact des activités humaines sur l’environnement et de préservation de nos écosystèmes. Ces solutions adressent les enjeux autour de l’eau, de l’énergie, des déchets, des sols, de l’air ou encore de la ville durable… Nous poussons une approche systémique, les sujets environnementaux étant interdépendants.
La marque Pollutec existe depuis plus de 45 ans, mais elle n’a jamais été autant d’actualité. Et notre mission est de faire connaître ces solutions pour favoriser leur déploiement dans les territoires et les industries. Le salon traitera également, cette année, des liens étroits entre compétitivité et décarbonation, mis en avant dans le dernier rapport de Mario Draghi remis à la Commission européenne sur la nécessité d’articuler la transition bas-carbone (dont la décarbonation) comme enjeu de compétitivité économique de l’Europe.
The Good : Quels sont les temps forts cette année ?
Anne-Manuèle Hébert : Pendant deux jours, nous allons aborder 4 grands thèmes :
Le premier, celui de la Réglementation, en droite ligne avec la feuille de route de notre nouvelle commissaire chargée de la Transition propre, juste et compétitive, Teresa Ribera, celle de garantir la continuité du travail législatif fait depuis 2019, avec le lancement du Green Deal.
Pour le deuxième thème, le Financement, notre objectif est d’amener autour de la table des acteurs privés du financement. La transformation écologique des entreprises et de la société a un coût mais, elle offre également de grandes perspectives de compétitivité et de longévité à l’échelle de l’Europe. Mario Draghi l’a bien précisé dans son rapport : le programme de compétitivité qu’il propose nécessiterait un financement annuel entre 750 et 800 Mrd d’euros principalement de source privée mais aussi garanti par des investissements publics. Ce thème est travaillé en partenariat avec BPI France, l’ADEME, la CINEA et EIT Inno Energy.
Sujet récurrent à Pollutec, la Ressource constitue notre troisième thème autour duquel nous aborderons, entre autres, les enjeux de circularités, de sobriété, de gisement de nouveaux matériaux, de production locale d’énergie… Ce thème est travaillé en partenariat avec le BRGM et l’association ORÉE.
Enfin, 4ème thème, l’Emploi et la Formation, ô combien fondamental, tant les besoins en compétences pour assurer ces transformations sont importants. Nous ne pouvions pas passer à côté de ce thème dans lequel nous traiterons également de la question cruciale de la réindustrialisation verte de l’Europe. Cette thématique est construite également avec des partenaires experts : Emploi Environnement, le PEXE, ou encore le CSF Nouveaux Systèmes Energétique nous ont accompagné dans la réflexion des programmes.
The Good : Quelles sont les nouveautés en 2024 ?
Anne-Manuèle Hébert : Cette édition est en quelque sorte une nouveauté en elle-même puisque ce sera la première édition de ce Pollutec Paris, formule plus compacte sur 2 jours, à la Porte de Versailles. Mais nous avions à cœur de proposer également des formats propres à cette édition parisienne, toujours dans cette logique de complémentarité avec Pollutec, à Lyon.
Le Pollutec Innovation Challenge, d’abord, complémentaire des Pollutec Innovation Awards organisés à Lyon, qui récompensent les innovations technologiques à fort potentiel marché sur le secteur de l’environnement depuis 2016.
Ce programme, mené en partenariat avec le réseau des SATT, a pour objectif de mettre en lumière 10 projets innovants en phase d’incubation et en recherche de partenaires industriels et de financements. Ils seront présentés sur un espace dédié, et les porteurs de projet viendront pitcher sur la Tribune le mercredi 27 novembre après-midi, devant un jury d’experts dont : Pierre-Yves Burlot, Directeur Développement Durable chez Séché Environnement, Charlotte Migne, Vice-Présidente Développement Durable pour le Groupe Suez, Jean-Guillaume Peladan, Directeur stratégie environnement chez Sycomore Asset Management et Karine Vernier, Présidente Directrice Générale de l’EIT InnoEnergy.
Je suis également très enthousiaste de vous parler d’un projet qui est né et qui s’est construit avec Maxime Blondeau, cosmographe, qu’un certain nombre d’entre nous suit avec passion sur les réseaux sociaux. Nous allons proposer à nos visiteurs une immersion dans les grands sujets environnementaux, leur présenter des clés de compréhension afin d’aborder le salon avec une forme d’alignement des connaissances, et cela, à travers une exposition qui s’appellera « down to earth, l’expo ».
Enfin,nous avons également décidé de proposer, sur Pollutec Paris, un format plus intimiste à destination des décideurs, le mercredi matin. Cet événement, sur invitation, rassemblera une cinquantaine de décideurs de la filière environnement, énergie et climat autour du thème de l’intelligence artificielle, et sera porté par deux personnalités : Christian Clot, explorateur de renom et chercheur sur les capacités d’adaptation humaine. Et Cédric Villani, mathématicien, acteur de la vie politique, expert reconnu et rédacteur d’un rapport sur le sujet. Ils seront interviewés par Alexandre Kouchner, journaliste et analyste politique.