19/11/2024

Temps de lecture : 2 min

15 marques expérimentent le réemploi des emballages cosmétiques

Une initiative qui rend compte de la volonté collective de l’industrie de réduire les emballages à usage unique, en lien avec les ambitions de la loi AGEC qui fixe un objectif de 7% des emballages réemployés d'ici 2025, et 10% d'ici 2027.

En janvier 2024, le réseau d’experts Circul’R annonçait la création d’une coalition réunissant 13 grandes marques de l’industrie (Aderma, Aroma-zone, Avène, CHANEL Parfums Beauté, Clarins, Ducray, Estée Lauder Companies pour la marque Clinique, Laboratoires SVR, La Rosée, Lancôme, Melvita, Vichy, Yves Rocher) et 2 distributeurs (Nocibé et Sephora) afin d’explorer les opportunités et les défis liés à la mise en place d’un système de consigne pour réemploi pour les produits de soins. Après plusieurs mois de travaux en partenariat avec le cabinet We Don’t Need Roads et l’éco-organisme Citeo, qui finance le projet et apporte son expertise opérationnelle, le projet passe à la phase d’expérimentation en points
de vente.

L’expérimentation de réemploi pour les contenants cosmétiques a démarré dans 8 points de
vente à travers la France dès septembre 2024, avec un élargissement prévu en 2025. Le projet
inclut près d’une centaine de références (crèmes de soin, sérums, compléments alimentaires, gels
douche, shampoings, etc.) qui ont été sélectionnées pour couvrir les besoins quotidiens des
consommateurs et les encourager à opter pour la consigne. Afin de garantir un parcours fluide et incitatif, une PLV visant à informer sur le dispositif de collecte et à indiquer les produits concernés a été installée dans les points de vente concernés par l’expérimentation. Après utilisation, les clients pourront rapporter leurs contenants vides en échange d’une rétribution financière immédiate, adaptée selon les typologies des produits. Début 2025, le projet sera étendu à près de 40 boutiques Sephora et Nocibé à travers la France. Une autre mécanique d’incitation y est testée. Le consommateur sera invité à rapporter son contenant en caisse en échange de 50 points de fidélité.

L’introduction d’un modèle de réemploi nécessite de repenser profondément la chaîne logistique
en particulier la logistique inversée et le lavage des contenants, deux piliers essentiels pour
garantir la viabilité du réemploi à grande échelle. Depuis le lancement de la coalition en janvier dernier, des travaux intensifs, pilotés par les experts de Circul’R et Arnaud Lancelot (fondateur de
Cozie et actuel directeur chez We Don’t Need Roads), aident à identifier comment surmonter ces
défis.

Dans le cadre de l’expérimentation, les contenants sont transportés des points de vente vers des
centres de tri et de lavage grâce à un système de transport mutualisé, optimisant ainsi les flux
logistiques. Une fois au centre de tri, les emballages sont comptabilisés, triés, puis orientés vers le
réemploi ou le recyclage en fonction de leur compatibilité au lavage.» . Parallèlement, des tests
R&D sont réalisés pour identifier les meilleures méthodes de lavage adaptées à chaque type de
contenant cosmétique, et contrôler la qualité du lavage sur le plan physique, esthétique et
microbiologique. Ces processus, une fois validés, permettront un lavage à plus grande échelle dès
mi-2025, après la première collecte en points de vente.

Cette expérimentation vise à analyser les bénéfices réels du réemploi des contenants cosmétiques,
à la fois sur le plan environnemental et économique. Pour ce faire, sur la base des données
collectées lors de ce projet pilote, des analyses de cycle de vie (ACV) sont menées afin de
comparer, entre autres critères d’impacts environnementaux, les émissions de CO2, la
consommation d’eau et l’énergie entre les modèles à usage unique et réemployables. En parallèle,
une modélisation économique à l’échelle de la filière sera réalisée en 2025, avec pour objectif
d’identifier les conditions de performance économique d’un système de réemploi déployé à
grande échelle. Enfin, une étude consommateurs, combinant des tests quantitatifs et qualitatifs,
sera lancée pour comprendre l’appétence des consommateurs, collecter les retours des points de
vente impliqués, et ainsi identifier les freins potentiels et les leviers à l’adoption du modèle de
réemploi.


Selon Jules Coignard, co-fondateur de Circul’R, “Ce projet pilote reflète une volonté commune
d’explorer des solutions innovantes, tout en restant aligné avec les attentes des consommateurs et
les évolutions réglementaires à venir. Grâce à la collaboration des marques et retailers et à leur
engagement à travailler ensemble, nous réalisons un premier pas vers une transformation plus
globale de l’industrie.
« 

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