26/11/2024

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Contre la pollution de l’air, New Delhi teste un drone « arroseur »

Les autorités de la capitale indienne New Delhi ont testé vendredi un prototype de drone "arroseur" pour traiter les poches les plus tenaces de pollution de l'air, une solution aussitôt qualifiée de "sparadrap" par les experts.

La mégapole de 30 millions d’habitants est noyée en permanence dans un nuage de fumées industrielles ou automobiles toxiques auxquelles s’ajoutent, au début de chaque hiver, celles des brûlis agricoles venues des Etats voisins. Ces fumées font grimper les concentrations en microparticules PM2.5 – les plus meurtrières – à des taux des dizaines de fois supérieurs aux normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon une étude scientifique publiée en juin, la pollution de l’air est responsable de 11,5% de la mortalité à Delhi, soit 12 000 morts par an.

Les efforts des autorités locales pour lutter contre la pollution aérienne ont jusque-là eu peu d’effet.

Le 8 novembre dernier, la municipalité a testé devant la presse un drone chargé d’eau destiné à asperger certaines zones pour y disperser la poussière. « Nous avons étudié différentes solutions technologiques et pratiques venues du monde entier« , a commenté le responsable municipal en charge de l’environnement, Gopal Rai. « Ce drone fait partie d’un projet pilote mené par une entreprise privée. Si les tests sont concluants, nous irons plus avant« , a-t-il ajouté. Selon son « ministre », la municipalité a lancé un appel d’offres pour l’achat de deux autres drones pour composer une flotte destinée à intervenir sur toute la ville, d’une superficie de 1.500 km2.

Un technicien a confié sous couvert de l’anonymat que chaque drone pouvait larguer un maximum de 16 litres d’eau seulement. « Ce n’est pas une solution contre la pollution aérienne« , a déclaré Sunil Dahiya, de l’ONG Envirocatalysts. « Cela ne dépasse pas le stade du sparadrap« , a-t-il ajouté.

Ces dernières années, la ville de New Delhi a multiplié les initiatives pour lutter contre la pollution de l’air, sans grand succès. Après avoir encouragé les automobilistes à couper leur moteur au feu rouge, elle a inauguré en 2021 une tour de 25 m de haut équipée de ventilateurs censés filtrer 1 000 mètres cube d’air par seconde. Ce projet a été vite abandonné.

« Stopper les émissions (de pollution) à leur base est beaucoup plus important« , a souligné Anumita Roychowdhury, du Centre pour la science et l’environnement. « Nous avons à notre disposition assez d’études qui montrent que les véhicules, l’industrie et le bâtiment sont les secteurs sur lesquels il faut agir pour avoir des résultats« , a-t-il souligné.

Photo de Arun SANKAR / AFP

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