42 % des Français seraient prêts à payer 5 % de plus, soit environ 7 € par mois, pour une électricité réellement renouvelable. Pourtant, cette volonté se heurte au manque de transparence des offres vertes et aux difficultés pour les fournisseurs de s’approvisionner directement auprès de nouveaux parcs éoliens et photovoltaïques.
Un “Label Rouge” de l’énergie verte
Le marché des offres vertes reste peu lisible. Les garanties d’origine (GO) permettent par exemple de vendre comme verte une électricité achetée sur les marchés, simplement couplée à des GO étrangères. Cette ambiguïté nourrit la confusion chez les consommateurs et freine leur volonté de soutenir la transition énergétique.
Pour y remédier, nous proposons d’intégrer le label VertVolt de l’Ademe dans le code de l’énergie. Ce label garantit que le fournisseur achète une énergie renouvelable à des producteurs français, contribuant ainsi directement à la transition énergétique. Inspiré des labels alimentaires comme le Label Rouge, il offrirait une transparence totale et renforcerait la crédibilité des offres.
De plus, les comparateurs d’offres devraient afficher le label obtenu, l’origine des GO, et des indicateurs comme le taux de litiges devant le Médiateur national de l’énergie.
1/ Démocratiser les contrats de gré-à-gré
Les Power Purchase Agreements (PPA) – contrats directs entre consommateurs et producteurs renouvelables – sont essentiels pour financer de nouveaux parcs solaires et éoliens. Cependant, seuls les grands industriels peuvent y accéder aujourd’hui, grâce à leurs garanties financières solides, ce qui exclut les petits acteurs et limite l’essor de ces outils pourtant prometteurs.
Nous proposons que l’État couvre les risques liés à ces contrats pour les fournisseurs, comme il le fait déjà pour les industriels. Cela passerait par l’extension du fonds de garantie de Bpifrance aux PPA interémédiés (« uPPA ») et la mise en place d’une garantie optionnelle. Ainsi, particuliers et petits professionnels pourraient accéder à une énergie verte traçable à prix stable, stimulant directement de nouveaux projets renouvelables.
2/ Favoriser les offres vertes locales et en circuit court
56 % des Français acceptent l’installation d’éoliennes proches de leur domicile, chiffre qui grimpe à 69 % si un avantage économique, comme une réduction de facture, est proposé.
Ces données montrent un fort potentiel d’adhésion si les offres vertes sont bien articulées avec les attentes locales.
Les offres locales permettent de partager les bénéfices des projets énergétiques avec les territoires, renforçant leur acceptation. En facilitant le dialogue entre producteurs, consommateurs et acteurs locaux, elles créent une dynamique vertueuse qui réunit écologie et économie.
Encourager ces solutions créerait une dynamique locale bénéfique à la transition énergétique, tout en rapprochant producteurs et consommateurs. Cela contribuerait à réconcilier les Français avec les infrastructures énergétiques, souvent perçues comme imposées.
3/ Pour une transition énergétique portée par les consommateurs
La consommation d’électricité augmentera de 15 % d’ici 2035, avec 16 millions de véhicules électriques et 10 millions de pompes à chaleur supplémentaires. Accélérer le développement des énergies renouvelables est indispensable pour répondre à cette demande et soutenir ces nouveaux usages.
En mobilisant consommateurs, fournisseurs et producteurs autour de standards renforcés, nous pouvons bâtir un modèle gagnant : une transition énergétique plus verte, locale, accessible et ancrée dans les territoires.
Vincent Maillard, Président d’Octopus Energy
Julien Ballada, responsable des affaires réglementaires chez ilek
Olivier Soufflot, directeur délégué chez Enercoop
Alexis Bouanani, directeur de Volterres