03/10/2022

Temps de lecture : 2 min

Agissons aujourd’hui pour construire ensemble l’aide alimentaire de demain

Empreinte

Inflation, crise sanitaire et de l’énergie, prévision de croissance revue à la baisse pour 2022… Cette situation économique et sociale dégradée impacte l’ensemble des Français, mais pèse davantage encore sur les populations fragiles. Certains ménages modestes pourraient dans les prochains mois, basculer dans une plus grande vulnérabilité. Une réalité s’impose : l’emploi ne protège plus de la précarité. Un contexte qui rend l’aide alimentaire plus précieuse que jamais.

Un recours à l’aide alimentaire qui a doublé en 10 ans !

Au plus fort de la crise sanitaire, l’importance de l’aide alimentaire dans notre pays est apparue prégnante, lorsque des milliers d’étudiants et de familles ont dû y avoir recours pour la première fois de leur vie. Ainsi, selon l’INSEE, 50 % des bénéficiaires de ces programmes s’y sont inscrits depuis moins de deux ans. Selon une étude de la Drees, les volumes distribués auraient progressé de 10,6 % en 2020 (contre +2,9 % en 2019) et de +7,3 % au premier trimestre 2021. Toutefois, avant même la pandémie, la progression des chiffres de l’aide alimentaire étaient inquiétants. L’INSEE annonçait déjà que nous étions passés de 2,8 millions de personnes en 2008 à 5,5 millions en 2019. Parmi les nouveaux bénéficiaires, la population étudiante est aujourd’hui largement représentée (+ 83 % d’inscrits depuis mars 2020 — INSEE), tout comme celle des travailleurs avec des contrats précaires (CDD ou intérim) et, toujours, des femmes seules avec enfants.

Actuellement, 10 % de Français vivent dans la précarité alimentaire. Mais, surtout, les écarts et les inégalités se creusent, fragilisant la paix sociale. Rappelons que l’insécurité alimentaire reste, encore aujourd’hui, caractéristique de la pauvreté dans les pays du Nord, et notamment en France.

Prendre le sujet à bras le corps, tous ensemble

Les conséquences de cette paupérisation d’une partie de notre population sont loin d’être anodines : diminution de l’estime de soi, isolement, dépression… Les populations qui recourent à l’aide alimentaire sont plus souvent victimes de problèmes de santé que les autres catégories. Une alimentation médiocre ou insuffisante apparait comme un facteur aggravant : de nombreuses études ayant prouvé que sa qualité contribuait au bon fonctionnement de notre organisme.

Comment l’État va-t-il répondre à cette situation qui empire chaque année ? Le pouvoir d’achat a été au cœur de la campagne des présidentielles et des législatives. Beaucoup de promesses ont été faites. Lesquelles seront tenues ? Pour le moment, les solutions avancées restent des mesures d’urgence, limitées dans le temps : remise de chèques alimentaires, suppression de la TVA sur les produits de première nécessité… Mais que se passera-t-il si l’inflation devient structurelle ?

Ce qui est certain, c’est qu’il n’existe pas une seule réponse. Il faut agir sur plusieurs leviers et l’État ne pourra pas le faire seul. Historiquement, l’aide alimentaire en France s’est structurée au sein des dispositifs de lutte contre la pauvreté, portée initialement par des acteurs religieux ou laïcs, puis institutionnels et associatifs. C’est avec eux que l’État va devoir composer, car ils maitrisent le terrain et connaissent les besoins.

Aider tout en maximisant son impact

Nous avons, plus que jamais, besoin de grands donateurs pour participer à l’effort et soutenir les Français en difficulté. Il s’agit de faire appel à la générosité et à la capacité de don des plus aisés pour financer des projets concrets et spécifiques qui participeront à la politique globale de l’aide alimentaire en France.

Cette aide ne doit pas se contenter de répondre à une urgence vitale, mais s’inscrire dans les grands défis auxquels notre société est confrontée. En organisant les systèmes de récupération des invendus, par exemple, et en construisant des parcours alimentaires locaux, il est possible de lutter contre le gaspillage, de former ce lien entre nutrition et santé, et in fine, de réduire les inégalités sociales ; tout ceci en répondant aux besoins d’une nourriture équilibrée, suffisante et saine au quotidien pour tous nos concitoyens.

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