En 2021, c’est quoi s’engager dans une démarche sociale et solidaire ? Comment le secteur de l’assurance engage-t-il le changement ? Si les citoyens ont toujours été au cœur de leur démarche d’accompagnement, qu’est-ce que le boom de la RSE leur apporte-t-il ? Questions-réponses avec Catherine Chazal, Directrice RSE & Mécénat AXA France. Une entreprise à la démarche RSE solide désormais labellisée « assurance citoyenne », qui dévoile dans une prise de parole signée Rosapark son investissement sur tous les fronts de la transition sociale, solidaire et écologique.
The Good : Investissement dans les infrastructures vertes, accompagnement dans les parcours de santé, services de prévention de sécurité citoyenne : Axa semble s’engager sur tous les fronts pour garantir une amélioration des conditions de vie de ses clients comme de la planète. Quel a été pour vous le point de bascule engageant votre entreprise dans une démarche Responsable via une transition écologique sociale et solidaire ?
Catherine Chazal : L’engagement d’AXA au cœur de la société est intégré à son ADN depuis l’origine. Dès les années 80, nous avons lancé des actions pour la société et notamment sur la prévention des risques avec l’association AXA Prévention, avant même que ce soit obligatoire.
Ces 15 dernières années, notre politique RSE a été marquée par de nombreuses actions. Nous avons par exemple renforcé la prévention en l’élargissant à tous les risques : santé, cyber, accidents domestiques… pour les parents, les jeunes enfants, les entreprises… Nous avons aussi renforcé l’inclusion, la diversité et l’égalité au sein de notre entreprise (Label Egalité et Diversité obtenus en 2006 et 2007) mais également au dehors par des actions de mécénat.
En 2014, nous avions la conviction que nos engagements devaient aller plus loin encore, et se concrétiser dans les métiers et dans nos contrats. A cette époque, nous observons également que les attentes et les inquiétudes des Français se faisaient croissante, que ce soit pour l’environnement, la santé, ou les inégalités sociales par exemple. Alors nous avons opéré une transformation de nos offres d’assurance puis d’épargne pour intégrer ces engagements au cœur de notre métier, c’est-à-dire en faisant rentrer la RSE directement au cœur de nos offres. Nous avons fait un vrai standard d’innovation dans toutes nos offres. Il nous permet de structurer et de systématiser cette approche dans toutes nos nouvelles offres.
The Good : Votre dernière prise de parole met l’accent sur l’urgence et la nécessité citoyenne comme entrepreneuriale de ne pas remettre à demain -et ses possibilités futuristes alléchantes- ce qui pourrait être fait aujourd’hui. En ce sens, au-delà de l’aspect social, quelles sont les mesures phares de la transition responsable d’AXA ?
C.C. : Nos engagements s’articulent autour de 3 piliers, qui font naturellement écho à notre métier. Le premier est la prévention. C’est une continuité naturelle de notre métier d’assureur car nous agissons pour prévenir et sensibiliser les Français aux risques. C’est la vocation de l’association AXA Prévention depuis 1984. Tous les ans, ce sont 12 millions de personnes sensibilisées, de l’école primaire aux entreprises. Et depuis 2018, toutes nos offres d’assurance incluent systématiquement un service de prévention.
Le second pilier concerne la lutte contre le réchauffement climatique. Nous sommes engagés dans cette voie depuis de nombreuses années, et nous venons de l’inscrire parmi les priorités stratégiques du groupe AXA. Tout d’abord en tant qu’investisseur, AXA a été le 1er à se désengager progressivement du charbon et à lancer ce mouvement pour d’autres. L’an dernier, nous avons annoncé le doublement de l’objectif d’investissements verts, passant à 24 milliards d’euros en 2023, et nous sommes également à l’origine d’une nouvelle classe d’actifs, les « transition bonds » (un instrument financier favorisant les investissements orientés vers la transition énergétique). Enfin, nous œuvrons pour limiter le « potentiel de réchauffement » de nos investissements à 1,5°C d’ici 2050, aligné sur les accords de Paris.
Ensuite en tant qu’assureur, nous avons intégré la dimension de l’environnement dans nos offres d’assurance. Par exemple, nous encourageons nos clients entreprises et professionnels à reconstruire plus « vert » après un sinistre en participant au financement d’investissements qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre des locaux sinistrés (isolation thermique, chauffage favorisant les énergies renouvelables, panneaux photovoltaïques…).
Enfin en tant qu’entreprise, il est essentiel de travailler à la réduction de notre propre impact environnemental. Entre 2012 et 2019, nous avons diminué de 42% nos émissions de CO2 et 92% de nos sites fonctionnent à l’énergie renouvelable.
Le dernier pilier concerne la protection des plus vulnérables et le développement solidaire. Pour cela nous avons choisi de soutenir des associations comme Le Refuge qui accompagne les jeunes LGBTQ+ victimes d’homophobie et en situation de rupture familiale. Ou bien encore la Fondation des Femmes et la Maison des femmes. D’ailleurs pour lutter contre les violences faites aux femmes, nous avons créé en interne le programme Elle’s Angels, dans lequel nos juristes mettent leurs compétences au service des femmes.
The Good : Depuis 2015, AXA s’engage dans la RSE. Avez-vous établi une feuille de route avec des objectifs chiffrés ? Quels résultats avez-vous obtenu depuis et quelles mesures concrètes attendez-vous pour 2021 ?
C.C. : A vrai dire, notre engagement est plus ancien, mais c’est depuis 2015 que nous avons commencé la transformation de nos offres d’assurance pour garantir la prise en compte systématique des critères ESG dans nos offres. Cela a tout d’abord concerné toutes les nouvelles offres d’assurances et depuis 2019 nos offres d’épargne également. Aujourd’hui, ce sont 67 offres qui suivent cette démarche, avec plus de 6 millions de contrats vendus depuis 2015. Et chaque année, ce sont plus de 4 millions de clients qui sont concernés par un service de prévention.
Pour 2021, nous continuerons bien sûr à labelliser les nouvelles offres, en particulier nos offres d’épargne pour garantir à nos clients la possibilité d’investir leur épargne dans des solutions durables.
The Good : Que représente pour AXA le label assurance citoyenne et comment s’inscrit-il dans la démarche RSE de l’entreprise au sens large ? En quoi la notion de label est-elle importante ?
C.C. : Ce label, c’est l’incarnation du virage stratégique d’AXA en matière de RSE ! Au-delà de toutes nos actions, nous allons ainsi jusqu’à la transformation de nos offres. Elles sont toutes conçues en prenant soin d’évaluer et de limiter leur impact pour l’environnement ou la société. Et depuis 2019, cette démarche s’applique également à l’ensemble de nos solutions d’épargne avec un critère très important qu’est celui de donner du sens à son épargne. Il représente 45% dans l’évaluation du produit. Nous nous engageons à intégrer des critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) dans nos produits, à investir dans des fonds labellisés comme GreenFin, etc.
The Good : Parmi la foule d’initiatives solidaires et sociales proposées par des entreprises de tous secteurs avec l’arrivée de la Covid-19, certaines vous ont-elles inspiré chez Axa ? En quoi ?
C.C. : La crise sanitaire inédite que nous traversons a indéniablement renforcé les inégalités. Dans ce contexte, nous ne pouvons que saluer toutes les initiatives solidaires qui ont vu le jour. Je pense tout particulièrement à ces entreprises qui ont su s’adapter rapidement en modifiant leur appareil productif pour répondre aux besoins soudains et exponentiels de gel hydroalcoolique et de masques de tout un pays. Et nous sommes fiers d’en compter parmi certains de nos clients. C’est le cas de l’entreprise Valen SAS qui, du jour au lendemain, a embauché 473 personnes pour fabriquer des masques ; ou encore de Mulato Cosmetics qui a réorienté ses flacons destinés aux shampoings à du gel hydroalcoolique.