06/05/2024

Temps de lecture : 4 min

Baromètre Eco CO2 : connaissances et pratiques des salariés en matière de sobriété numérique

Ce rapport Eco CO2/IFOP vise à comprendre leurs connaissances et leurs pratiques en matière de numérique responsable, ainsi que les facteurs qui favorisent ou freinent la transition vers l'adoption de pratiques numériques plus responsables sur le plan écologique.

Ce rapport vise à comprendre leurs connaissances et leurs pratiques en matière de numérique responsable, ainsi que les facteurs qui favorisent ou freinent la transition vers l’adoption de pratiques numériques plus responsables sur le plan écologique.

Eco CO2, société de conseil et de formation en transition écologique, dévoile les
résultats de sa première édition du Baromètre Numérique Responsable réalisée par
l’IFOP en janvier 2024, auprès de 1003 salariés du secteur tertiaire.

Alors que le numérique fait désormais partie intégrante des entreprises, bouleversant les
usages des salariés, son impact sur l’environnement est de plus en plus observé face aux
enjeux de la transition écologique. II représente aujourd’hui 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde et 2,5 % de l’empreinte carbone nationale (selon l’Arcep).
Depuis un peu plus de 10 ans, la notion de numérique responsable et un cadre réglementaire en sa faveur – tel que la loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique (REEN) adoptée en 2021 – émergent pour inciter les entreprises, comme les particuliers, à agir sur le poids de leur empreinte numérique.

Une approche paradoxale du numérique

Le numérique a un impact positif sur leur travail, c’est ce qui est constaté par 61 % des
salariés. Cependant, la majorité (63 %) jugent l’impact du numérique sur l’environnement
comme « assez négatif ».

Pour Yeşim Bostancı, doctorante en psychologie sociale chez Eco CO2 : “Le
numérique a facilité beaucoup de pratiques dans le cadre du travail. Les
collaborateurs peuvent limiter leurs déplacements grâce au télétravail,
éviter des réunions grâce à la communication par mail, etc. Mais ils
commencent à deviner intuitivement les impacts négatifs que le
numérique peut avoir sur l’environnement, et c’est un premier pas vers
le changement de comportement. Tout l’enjeu réside maintenant dans la
communication qui sera faite autour de la sobriété numérique pour
réussir à les accompagner positivement et efficacement dans le
changement de leurs habitudes
.”

La notion de numérique responsable trop peu ancrée dans l’environnement
professionnel…

Le baromètre révèle que la moitié des salariés (49 %) déclarent n’avoir jamais entendu
parler du numérique responsable auparavant et seulement une minorité (17 %) indique en connaître précisément la signification.


Par ailleurs, la majorité des salariés (61 %) signalent que l’impact environnemental du
numérique ne fait que très rarement ou jamais l’objet de discussions au travail.
Seul un quart des collaborateurs indiquent qu’une démarche de réduction de l’impact
environnemental du numérique a été mise en place au sein de leur entreprise.

Le terme “numérique responsable” étant apparu il y a seulement une quinzaine
d’années, il est normal que peu de salariés le connaissent. Mais face à un cadre législatif
qui se renforce, les entreprises vont être de plus en plus amenées à changer leurs
pratiques numériques. Pour ce faire, elles devront notamment faire l’effort de
sensibiliser leurs équipes. Elles réaliseront d’ailleurs que les enjeux de la transition
écologique peuvent servir leurs intérêts opérationnels. Par exemple, si le tri des
données permet de limiter les émissions de gaz à effet de serre, il sert aussi la
simplification de leur traitement en interne et permet aux entreprises de limiter les frais
liés à leur stockage
”, explique Yeşim Bostancı.

… mais des gestes intuitifs vertueux

Cependant, il semble que les salariés sont capables de choisir intuitivement, les pratiques
numériques responsables : 81 % suppriment souvent leurs mails, 76 % utilisent le WIFI
plutôt que 4G/5G sur les téléphones portables, ou encore 75 % éteignent ou débranchent
leurs appareils électroniques quand ils ne les utilisent pas.

Selon Yeşim Bostancı, “Il est aujourd’hui délicat de faire un lien direct entre les pratiques
responsables adoptées intuitivement par les salariés (à l’instar du tri des mails) et leur
conscience de l’impact du numérique sur la planète. On peut supposer que, mises en
œuvre de manière non systématique, ces pratiques pourraient avoir plutôt pour objectif
des enjeux de performance ou de bien-être au travail.

Les connaissances : principaux freins à l’adoption du numérique
responsable

C’est en premier lieu à cause de la non-connaissance des pratiques vertueuses (un quart
des salariés) que ces dernières ne sont pas intégrées dans le cadre de la sobriété numérique au travail. Une non-connaissance qui semble biaiser le jugement des collaborateurs sur l’efficacité des pratiques numériques responsables : ils sont 63% à surestimer l’impact environnemental du numérique, notamment ceux qui savent définir le numérique responsable (41 %).

De plus, ils sont nombreux à estimer que les pratiques les plus simples (comme, par
exemple, supprimer régulièrement ses e-mails (79 %)) sont les plus efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au numérique alors qu’en réalité, elles ont un impact moindre sur l’environnement.

L’attribution de la responsabilité aux décisionnaires et aux grandes entreprises, puis
les habitudes liées aux pratiques numériques (tels que partager tous les fichiers avec ses
collègues, envoyer les mails à plusieurs destinataires qui ne sont pas impliqués directement sur le sujet, etc.) sont les autres freins à l’adoption de pratiques vertueuses.

Le dédouanement de responsabilité des salariés peut s’expliquer par un manque de
connaissances concrètes, notamment sur leur propre impact environnemental. Il
témoigne également d’un besoin d’exemplarité de la part des entreprises et de la
hiérarchie
”, ajoute Yeşim Bostancı.

Simplicité et mesurabilité : clés de l’accompagnement au changement ?

Néanmoins, le principal moteur de l’adoption est la facilité de mise en œuvre de la
pratique (50 %), suivie par la connaissance de son impact positif et significatif sur
l’environnement (36 %), ainsi que par la possibilité d’observer cet impact en temps réel
(30 %).

“Il est normal de vouloir mesurer l’impact d’une pratique. En effet, l’adopter est plus
difficile si l’on ne comprend pas quel est son intérêt”, conclut Yeşim Bostancı.

Depuis la création d’Eco CO2 en 2009, l’accompagnement au changement de
comportement est au coeur de ses propositions. Grâce à ses équipes en sciences
humaines et sociales, l’entreprise s’appuie sur des théories et paradigmes de changement
de comportement reconnus pour développer ses solutions aux entreprises.

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