Le rapport révèle cinq stratégies pour transformer les achats responsables, de la préservation à la création de valeur.
EcoVadis, expert de l’évaluation des performances de développement durable des entreprises, publie fin février son rapport du Baromètre des Achats Responsables 2024 réalisé conjointement avec Accenture. Ce dernier révèle le potentiel inexploité des programmes d’achats responsables pour générer de la valeur. Il souligne également le rôle crucial des achats dans la résilience et la croissance des organisations face à un monde en constante évolution. L’étude a été réalisée sur la base de deux enquêtes en ligne : une menée auprès d’acheteurs et une autre auprès de fournisseurs. Un échantillon de répondants a ensuite été sélectionné pour des entretiens visant à approfondir leurs réponses. 592 formulaires ont été soumis pour l’enquête adressée aux acheteurs et 1087 formulaires pour celle adressée aux fournisseurs. Pour en savoir plus sur la taille, la zone géographique et le secteur d’activité des entreprises des répondants, RDV sur la page 46 du rapport.
La pandémie, combinée aux risques commerciaux et sectoriels, tels que l’urgence climatique, la volatilité des coûts et l’évolution de la réglementation, placent la durabilité au cœur des achats, un pilier essentiel de la résilience et de la création de valeur au sein des organisations. En effet, une récente étude menée par Accenture et le Pacte mondial des Nations Unies révèle que plus de la moitié (54%) des PDG cherchent à améliorer la transparence de leur chaîne d’approvisionnement sur les impacts sociaux, tandis qu’un tiers (33%) des entreprises encouragent désormais leurs fournisseurs à adopter des pratiques responsables.
Malgré cela, l’étude conjointe d’EcoVadis et d’Accenture révèle qu’un nombre significatif d’entreprises en sont encore aux premières étapes de la transparence et de l’intégration d’indicateurs de durabilité dans leurs processus d’approvisionnement et de ceux des autres fonctions de l’entreprise.
Les principaux enseignements du baromètre indiquent notamment que :
● Seulement la moitié des entreprises interrogées ont une visibilité sur plus de 50 % de leurs fournisseurs de rang 1, et encore moins pour ceux de rang 2 et +.
● Les pratiques d’engagement des fournisseurs ne sont pas assez étendues ou approfondies, avec moins de 50 % des programmes engageant les fournisseurs dans des évaluations RSE.
● Seulement 6 % à 25 % des entreprises ont des programmes qui s’appuient sur des outils digitaux pour intégrer les données ESG dans leurs processus achats.
« Les entreprises sont à un carrefour décisif où les dirigeants reconnaissent le rôle stratégique des achats responsables pour la résilience et la croissance à long terme des entreprises« , souligne Pierre-François Thaler, co-fondateur et co-PDG d’EcoVadis. « Alors que de nombreuses entreprises s’adaptent à ce changement, les programmes les plus avancés ajustent continuellement leurs stratégies et leurs investissements pour accélérer la transformation nécessaire pour prospérer dans une nouvelle ère commerciale qui profite également aux sociétés et à la planète. »
Apprendre des plus avancés : cinq stratégies repérées pour transformer les programmes d’achats responsables
En examinant les meilleures pratiques des 10 % des entreprises les plus performantes (« Leaders ») des programmes interrogés, le Baromètre dévoile cinq stratégies pour aider les organisations à transformer leurs programmes d’achats responsables en un moteur clé de croissance et d’innovations dans l’ensemble de leur entreprise :
- Impliquer davantage les fournisseurs pour favoriser l’adoption de pratiques responsables. Des actions telles que l’établissement de plans d’action correctifs, la réduction des émissions, la formation en ligne ou la mise en place de programmes communs d’innovation peuvent stimuler l’amélioration des pratiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) chez les fournisseurs, tout en générant des données et des informations plus riches.
- Intégrer les données de durabilité des fournisseurs dans votre approche globale d’approvisionnement. Les programmes fortement intégrés sont trois à quatre fois plus susceptibles d’engager stratégiquement les parties prenantes au niveau des directions générales.
- Accélérer la digitalisation des processus d’achat et le recours aux technologies ESG. Il est essentiel de combiner les outils et regrouper les données pour en extraire des insights et guider les décisions tactiques et stratégiques, favorisant ainsi des initiatives de durabilité plus efficaces et percutantes.
- Cartographier pour obtenir une meilleure visibilité sur ses fournisseurs au-delà du rang 1. La cartographie des risques ou des zones sensibles peut orienter les efforts de décarbonation, identifier les risques, éclairer les stratégies d’engagement ainsi que les investissements à prioriser.
- Impliquer les parties prenantes internes et les dirigeants dans l’utilisation des données relatives aux achats, afin d’en tirer des avantages et de soutenir l’expansion des programmes. Entre 72 % et 93 % des entreprises “Leaders” sont en mesure d’engager stratégiquement ou d’informer opérationnellement des fonctions critiques de l’entreprise, telles que la direction financière, les ventes, la conception de produits, les opérations, les risques et la conformité, avec les données et informations ESG de leurs fournisseurs, soit près de deux fois plus que le reste de l’échantillon.
“Le succès financier et la durabilité ne sont pas mutuellement exclusifs. L’intégration de pratiques responsables avec les achats peut être un moteur de création de valeur plus large pour l’entreprise, réduisant les coûts et améliorant la réputation de la marque et les relations avec les parties prenantes« , explique Matias Pollmann-Larsen, Global lead for sustainable value chain chez Accenture. « Aligner les achats avec les objectifs ESG plus larges rend les chaînes d’approvisionnement non seulement plus conformes, mais aussi plus agiles et résilientes dans l’ensemble.«
