11/10/2021

Temps de lecture : 5 min

Bérengère Gazagnes (Epson Europe) : « L’enjeu, c’est de repousser les limites de notre industrie pour des pratiques et des produits plus respectueux »

Entre collaborations et innovations technologiques vertueuses, l’entreprise japonaise d’électronique Epson donne le La à ses concurrents sur l’importance de reconsidérer continuellement l’ensemble de sa chaîne de production pour transformer tout éventuel impact en opportunité de développement durable. En 2020, Epson a reçu le label EcoVadis Platinum et figure dans le top 1% des entreprises IT les plus performantes en termes de durabilité. Rencontre avec Bérengère Gazagnes, Responsable Développement durable d’Epson Europe.
Bérengère Gazagnes

Entre collaborations et innovations technologiques vertueuses, l’entreprise japonaise d’électronique Epson donne le La à ses concurrents sur l’importance de reconsidérer continuellement l’ensemble de sa chaîne de production pour transformer tout éventuel impact en opportunité de développement durable. En 2020, Epson a reçu le label EcoVadis Platinum et figure dans le top 1% des entreprises IT les plus performantes en termes de durabilité. Rencontre avec Bérengère Gazagnes, Responsable Développement durable d’Epson Europe.

The Good : Au printemps 2021, vous annonciez une collaboration avec National Geographic pour sensibiliser les entreprises à l’urgence climatique et leur impact. Quels résultats et key learning tirez-vous de ce projet à l’aube de l’automne ?

Bérengère Gazagnes : Chez Epson, nous sommes très attachés à cette collaboration dont le premier bilan est très positif. La campagne nous permet d’attirer l’attention sur une situation méconnue du grand public (fonte du permafrost et conséquences dramatiques sur le réchauffement de la planète) et de sensibiliser tout notre écosystème, de nos clients à nos partenaires, en passant bien sûr par nos équipes.

Nous tâchons ainsi de démontrer que chacun peut faire un geste pour répondre à son échelle à un enjeu aussi crucial pour notre avenir, qu’il s’agisse de proposer des produits plus éco-responsables en tant qu’entreprise, ou faire des choix éclairés en tant qu’acheteur et citoyen.

The Good : Quelles sont les mesures clés de la feuille de route RSE d’Epson ? Des données chiffrées à nous communiquer sur votre évolution et vos ambitions pour l’année à venir ? 

BG : L’engagement d’Epson en faveur des enjeux de développement durable remonte à plusieurs décennies et va se poursuivre et prendre de l’ampleur dans les prochaines années.

En effet, nous avons révisé récemment notre stratégie à horizon 2050, la Vision environnementale 2050. Encore plus ambitieuse, cette feuille de route doit nous conduire à plusieurs étapes majeures : nous visons à réduire les émissions totales de CO2 de nos opérations en ligne avec le scénario d’un réchauffement à 1.5°C d’ici 2030, et dès 2050 le groupe aspire à devenir négatif en carbone et ne plus avoir recours aux ressources souterraines non renouvelables.

Pour cela, nous avons établi des étapes intermédiaires qui nous permettront d’évaluer nos progrès et ajuster nos actions. Nous nous en donnons les moyens : Epson va consacrer près de 800 millions d’euros à des opérations de Recherche et Développement dédiées à l’économie circulaire et aux technologies les plus avancées rien que sur la décennie à venir.

The Good : Quels sont, selon vous, les enjeux principaux du Good pour le secteur du numérique en 2021 ? Au-delà des actes individuels, quelles réglementations/politiques nationales voire mondiales doivent selon vous suivre ? 

BG : Notre secteur, qui a déjà progressé ces dernières années, doit redoubler d’efforts pour répondre aux enjeux de société, aux attentes légitimement élevées des utilisateurs et à de nouvelles réglementations. Cela va dans le sens de l’Histoire.

Que l’on parle d’abaisser la consommation de l’ensemble des matériels, de diminuer l’empreinte carbone de consommables ou encore de minimiser la génération de déchets, c’est bien sur l’ensemble du cycle de vie que nous devons nous concentrer.

L’enjeu, désormais, c’est de repousser les limites de notre industrie pour des pratiques et des produits toujours plus respectueux de l’environnement et des personnes, et Epson a choisi de tirer parti de sa capacité d’innovation pour le faire.

The Good : Comment l’innovation permet-elle à Epson de faire la bascule vers un modèle d’entreprise plus good ? 

BG : L’innovation fait vraiment partie de l’ADN du groupe. Avec plus de 50 000 brevets actifs, et 5 000 déposés tous les ans au niveau mondial, Epson, c’est avant tout une entreprise d’ingénieurs. C’est en s’appuyant sur cette force que nous avons pu développer des technologies et des gammes de produits qui répondent aux enjeux environnementaux auxquels notre époque est confrontée.

Je vais vous citer trois exemples : le premier, c’est la technologie jet d’encre zéro chaleur Epson, beaucoup moins énergivore et génératrice de déchets que la technologie laser. Quand le groupe a fait ce choix, il y a plus de 15 ans, c’était un pari audacieux, mais basé sur une longue expérience et une technologie propriétaire (à froid) dont les premiers produits ont été commercialisés il y a près de 40 ans. Un pari qui a porté ses fruits, car le marché est de plus en plus réceptif et nous constatons que les entreprises qui font la transition du laser au jet d’encre réalisent des économies tout en abaissant leur impact environnemental.

Le second exemple, c’est EcoTank. Lancée en 2015, cette gamme d’imprimantes à réservoir fonctionne sans cartouche. En renversant le modèle classique de l’impression, Epson propose au consommateur des imprimantes dont le pack d’encre de 4 bouteilles remplace avantageusement l’équivalent de 72 petites cartouches classiques. A la clé pour l’utilisateur, une plus grande tranquillité d’esprit, des économies sur l’encre et jusqu’à 84% d’émissions de CO2 liées au cycle de vie des consommables. Là encore, les consommateurs y adhèrent, plus de 60 millions d’Ecotank ayant été vendues dans le monde.

Le dernier exemple, c’est PaperLab, la première machine de recyclage de papier au bureau. Imaginez pouvoir refabriquer des feuilles de papier à partir de documents usagés détruits en toute sécurité, le tout avec très peu d’eau, directement en vos locaux. C’est ce que permet cette machine unique en son genre. Toutes ces innovations sont d’excellents moyens d’améliorer notre propre impact, et également d’inspirer notre secteur.

The Good : Au-delà de votre investissement dans des technologies plus vertueuses, quels sont les autres aspects que vous mettez en place pour affirmer votre transition ? Quelque chose dont vous êtes particulièrement très fière ? 

BG : Epson est formellement engagé envers les 17 objectifs de développement durable de l’O.N.U. (ODD) et je suis fière que ce ne soit pas un engagement de façade, mais bien une réalité désormais inscrite dans notre stratégie. Les ODD sont pris en compte très en amont dans nos opérations et nous servent de boussole. Nous avons bien sûr plus d’impact sur certains objectifs que sur d’autres, ce qui ne nous empêche pas de mener des actions et des partenariats pour contribuer à tous les ODD : cela va de plantations d’arbres dans plusieurs pays d’Europe, à la protection des coraux en Indonésie, en passant par le soutien à l’égalité des chances en France ou encore des sites de production certifiés RBA en Asie.

L’ampleur et la cohérence de notre démarche est d’ailleurs reconnue par la certification Ecovadis, niveau Platinum, ce qui nous place dans le top 1% de notre industrie en matière de développement durable.

The Good : Un conseil pour les entreprises du numérique en mal de courage pour passer au vert ?

BG : Ne craignez pas de vous fixer des objectifs ambitieux, vos clients n’en attendent pas moins de vous, et impliquez vos collaborateurs et votre chaîne d’approvisionnement pour avancer tous ensemble dans la bonne direction.

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