10/07/2023

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Bonjour l’Anthropocène

Fini l'Holocène, voici l'Anthropocène. Depuis 2009, des géologues s’acharnent à rassembler les preuves du passage à une nouvelle époque géologique déclenchée par l'humanité. Le 11 juillet 2023, ils annonceront le lieu qui, selon eux, incarnent cette transformation. L'annonce attendue ce mardi à 19H00 lors de conférences scientifiques à...
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Fini l’Holocène, voici l’Anthropocène. Depuis 2009, des géologues s’acharnent à rassembler les preuves du passage à une nouvelle époque géologique déclenchée par l’humanité. Le 11 juillet 2023, ils annonceront le lieu qui, selon eux, incarnent cette transformation. L’annonce attendue ce mardi à 19H00 lors de conférences scientifiques à Lille et à Berlin ponctuera, sans la conclure, une aventure scientifique lancée en 2002 par Paul Crutzen, lauréat du prix Nobel de chimie pour avoir identifié les sources de destruction de la couche d’ozone, qui a le premier proposé l’avènement d’une « époque de l’Humain » – pas officiellement validée par les plus hautes instances scientifiques.

Les 4,6 milliards d’années de l’histoire de la Terre sont méthodiquement divisées en ères, périodes, époques et âges géologiques, une frise que les étudiants apprennent et qu’élabore la Commission internationale de stratigraphie (ICS). Or les humains ont fait sortir la planète de l’Holocène, débutée il y a 11.700 après plusieurs cycles glaciaires, pour la faire entrer dans un « nouveau monde ». Les traces de l’activité humaine – microplastiques, polluants chimiques éternels, espèces invasives, gaz à effet de serre … – se retrouvent partout, du sommet des montagnes aux fonds des océans, et les désordres qu’elles engendrent sont nombreux – changement climatique, pollution, perte de biodiversité – au point de rompre les équilibres naturels du globe. Pour le groupe de travail, le point de bascule se situe au milieu du XXe siècle, moment où tous les indicateurs de la présence de l’influence humaine dans les sédiments ont connu une hausse vertigineuse désignée par les scientifiques comme la « Grande accélération ». Reste à déterminer le lieu emblématique où ce basculement est le plus visible. Lac, récif corallien, carotte de glace … Neuf sites en Chine, au Canada, au Japon et ailleurs ont été présélectionnés.

Mais il persiste une incertitude de taille : ces travaux seront-ils enfin officiellement validés par les membres de l’ICS, puis au-dessus par les gardiens de l’Union internationale des sciences géologiques (IUGS), réputés intransigeants quand il s’agit de modifier la Charte chronostratigraphique internationale ? Nommer l’époque permettrait de focaliser l’humanité sur les défis futurs et déclencher ce que Paul Crutzen appelait un « changement de paradigme dans la pensée scientifique ». A suivre…

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