17/04/2023

Temps de lecture : 4 min

Climat: les principaux engagements des pays du G7

(contenu abonné) Alors que la conférence ministérielle du G7 sur le climat, l'énergie et l'environnement se tient les 15 et 16 avril à Sapporo, dans le nord du Japon, voici les grands engagements climatiques actuels des membres de ce groupe des principaux pays industrialisés.

(contenu abonné) Alors que la conférence ministérielle du G7 sur le climat, l’énergie et l’environnement se tient les 15 et 16 avril à Sapporo, dans le nord du Japon, voici les grands engagements climatiques actuels des membres de ce groupe des principaux pays industrialisés.

Tous les pays du G7 visent la neutralité carbone d’ici 2050 – dès 2045 dans le cas de l’Allemagne – mais cet objectif s’annonce semé d’embûches pour chacun d’entre eux. Ils se sont réunis mi-avril au Japon lors de la conférence ministérielle du G7 sur le climat, l’énergie et l’environnement. Zoom sur les engagements et objectifs des différents pays du G7 :

Etats-Unis

Les Etats-Unis, deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre au monde après la Chine, ont réintégré en 2021 l’accord de Paris visant à contenir le réchauffement climatique nettement en-dessous de 2°C, qu’ils avaient quitté sous la présidence de Donald Trump.

Son successeur Joe Biden a promis de réduire les émissions des Etats-Unis de 50-52% d’ici 2030 par rapport à 2005. Approuvé l’an dernier, son grand plan pour le climat prévoit 370 milliards de dollars d’investissements dans cette optique.

En parallèle, le pays continue de miser lourdement sur ses ressources en hydrocarbures, comme l’a rappelé l’approbation le mois dernier d’un grand projet pétrolier en Alaska, une décision perçue comme une trahison par les organisations environnementales.

Japon

Pauvre en ressources énergétiques et très dépendant de ses importations d’hydrocarbures, le Japon veut réduire de 46% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à leurs niveaux de 2013.

Le gouvernement a décidé tardivement d’accélérer dans les énergies renouvelables et espère pouvoir relancer davantage de réacteurs nucléaires, dont beaucoup sont toujours débranchés depuis la catastrophe de Fukushima en 2011.

Mais la troisième économie mondiale n’a pas renoncé à investir dans les énergies fossiles. L’archipel veut adapter ses centrales thermiques les plus modernes pour leur permettre d’utiliser une part croissante d’hydrogène et d’ammoniac comme co-combustibles, un projet potentiellement coûteux et avec un bénéfice environnemental très incertain.

Le Japon vise par ailleurs 100% de ventes automobiles « électrifiées » en 2035 mais en incluant les hybrides.

Allemagne

L’Allemagne prévoit de réduire d’au moins 65% ses émissions d’ici 2030 comparé à 1990.

La première économie européenne est engagée dans une transformation sans précédent de son modèle énergétique, avec une forte accélération de ses énergies renouvelables et la réduction de sa grande dépendance au gaz russe.

Le défi est d’autant plus immense que l’Allemagne a décidé d’accélérer sa sortie du nucléaire après la catastrophe de Fukushima en 2011, ce qui a augmenté son recours au gaz et au charbon. Le pays ferme samedi ses trois dernières centrales nucléaires.

L’Allemagne vient par ailleurs d’atténuer au dernier moment la fin programmée des voitures neuves thermiques dans l’UE à partir de 2035 en ouvrant la porte aux carburants de synthèse, s’ils font leurs preuves environnementales d’ici là.

France

La France s’est engagée à réduire ses émissions de 40% d’ici 2030 par rapport à 1990, une ambition qui doit être renforcée pour tenir compte des nouveaux objectifs de l’Union européenne (-55%).

Paris est cependant en retard sur ses objectifs de déploiement d’énergies renouvelables sur la période 2019-2023 et compte beaucoup sur le nucléaire pour ses efforts de décarbonation, alors que cette énergie ne fait pas l’unanimité au sein de l’UE.

Royaume-Uni

Le Royaume-Uni veut réduire ses émissions polluantes de 78% d’ici 2035 par rapport à 1990, l’objectif climatique le plus ambitieux à ce jour parmi les pays du G7.

Londres veut bannir les ventes de voitures neuves thermiques dès 2030, accélérer le développement du nucléaire et des énergies renouvelables et investir 20 milliards de livres sur 20 ans dans les technologies de capture et de stockage de CO2.

Mais le pays reste pour l’instant très dépendant du gaz naturel et sa stratégie climatique est loin de convaincre les organisations environnementales.

Italie

L’Italie prévoit actuellement de baisser ses émissions de 33% d’ici 2030 par rapport à leurs niveaux de 2005.

L’actuelle coalition gouvernementale de droite et d’extrême droite dirigée par Giorgia Meloni juge trop rapide le rythme de la transition énergétique prévue dans l’UE, s’inquiétant de ses risques pour les emplois industriels.

Canada

Le Canada compte diminuer ses émissions de 40% à 45% d’ici 2030 par rapport à 2005, un objectif inférieur à celui des Etats-Unis. Mais dans l’automobile, il se montre plus volontaire que son grand voisin en prévoyant d’interdire la vente de voitures thermiques en 2035.

Dernières annonces

Les pays du G7 ont annoncé dimanche leur intention de réduire à zéro leur pollution plastique d’ici 2040 à l’issue d’une réunion de leurs ministres du Climat, de l’Energie et de l’Environnement à Sapporo (nord du Japon).

« Nous nous sommes engagés à mettre fin à la pollution plastique, avec l’ambition de réduire la pollution plastique supplémentaire à zéro d’ici à 2040 » au sein du G7, grâce notamment à l’économie circulaire et à la réduction ou à l’abandon des plastiques jetables et non recyclables, selon le communiqué commun du G7.

Les ministres de l’Energie, du Climat et de l’Environnement du G7 se sont engagés dimanche à « accélérer » leur « sortie » des énergies fossiles dans tous les secteurs, mais sans se fixer une nouvelle échéance, et ont appelé les autres pays à les imiter.

Par ailleurs, ce nouvel objectif, annoncé dans un communiqué commun à l’issue d’une réunion ministérielle du G7 organisée depuis samedi à Sapporo (nord du Japon), ne concerne pas les énergies fossiles assorties de dispositifs de capture et de stockage du CO2.

Article réalisé avec l’AFP.

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