21/11/2022

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Comment Chamonix s’adapte au réchauffement climatique

La communauté de communes Vallée de Chamonix-Mont-Blanc multiplie les actions de lutte et d’adaptation au changement climatique.

(Contenu abonné) La communauté de communes Vallée de Chamonix-Mont-Blanc multiplie les actions de lutte et d’adaptation au changement climatique.

« En tant que territoire de haute montagne, nous voyons beaucoup plus rapidement les conséquences du réchauffement climatique sur les espaces naturels”, met en exergue le maire de Chamonix (74), Eric Fournier. “Un phénomène renforcé par la forte attractivité de la Vallée.” Ce qui pousse depuis 10 ans, les élus du territoire, à agir pour protéger ce patrimoine de Haute-Savoie. 

Modifier son offre touristique 

Depuis son arrivée en 2014, la municipalité a “décidé d’arrêter de faire la promotion du territoire dans des destinations longs courriers”, confie Eric Fournier en raison de l’empreinte carbone de tels voyages. Mais il reste un défi de taille : limiter l’usage des véhicules personnels pour désengorger la Vallée de Chamonix-Mont-Blanc et réduire la pollution. Pour ce faire, les élus ont voté pour la mise en place de la libre circulation dans les transports, en finançant leur gratuité (bus et train) pour les touristes logeant une nuitée minimum sur le territoire et les habitants. En parallèle, Chamonix développe une offre de mobilité plus responsable avec par exemple des bus convertis au gaz naturel véhicule (GNV) et une extension des voies cyclables.

Autres engagements ambitieux : “stopper le développement de l’offre touristique d’hébergements” pour éviter un tourisme de masse et limiter le nombre de remontées mécaniques à long terme. « Nous ne poursuivons pas un objectif de décroissance mais nous pensons que nous pouvons faire mieux avec moins », souligne Eric Fournier. Des remontées qui devront aussi s’adapter en ouvrant plus tôt dans la saison, en mai, élargissant ainsi l’offre d’un tourisme quatre saisons. 

Un laboratoire de la transition 

Pour prendre de telles décisions, les élus ont besoin de s’adosser sur des données concrètes. “On vient de mettre en place un conseil scientifique de sept experts” qui aura pour but d’aider à prioriser les chantiers à mener. C’est le premier pas d’un projet plus ambitieux inclus dans le plan Climat haute montagne datant de 2019. Celui-ci vise à créer un laboratoire où les scientifiques disposent d’équipements et de logistique nécessaires pour étudier le réchauffement climatique. Les données récoltées seront utilisées pour faciliter la prise de décision et faire de la pédagogie auprès du public via des conférences ou des expositions. 

Ce projet, dont les travaux devraient débuter fin 2023, prendra place dans une des ailes de la gare de départ du Montenvers (74). 

Le 28 novembre prochain, la vallée participera au lancement du deuxième volet du programme européen AdapT Mont-Blanc (Adaptation de la Planification Territoriale aux changements climatiques). Celui-ci finance la recherche et le développement d’une série d’instruments et d’actions en faveur d’une stratégie d’adaptation au réchauffement climatique dans les territoires montagnards. Le premier programme avait par exemple permi au Val d’Aoste d’élaborer un modèle visant à déterminer la pertinence ou non de l’installation d’une remontée mécanique en fonction du sol ou encore du permafrost. 

En parallèle, dans le cadre de sa politique de transition énergétique, Chamonix poursuit le développement des énergies renouvelables avec la construction de trois nouvelles centrales hydroélectriques et la rénovation énergétique de 100 bâtiments par an. 

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