(contenu abonné) Le fabricant et distributeur de lingerie Chantelle généralise depuis plusieurs mois l’affichage éco-score de ses produits vendus en ligne. Déjà impliqué dans l’éco-conception d’une partie de son offre, le groupe veille ainsi à mieux éclairer les consommatrices dans leur choix d’achat.
Acheter un soutien-gorge, c’est vérifier sa taille, sa composition, mais pourquoi pas aussi son empreinte carbone (2,1 kg de CO2 pour un modèle baptisé « Orchids ») et son taux de matières recyclées (32,75 % pour le même produit). L’acte peut désormais être synonyme de choix durable, grâce à Chantelle qui généralise, depuis septembre 2023, le score environnemental de ses produits vendus en ligne. A date, 75 % de la collection est ainsi « étiquetée ». Les 100 % seront pour bientôt, d’après les dires de Grégory Darcy, directeur du développement durable. « C’est un travail en cours, confirme-t-il. Pour obtenir un calcul d’impact le plus fin possible, nous devons collecter des données spécifiques sur la réelle composition de tel produit, sur son lieu de production, sur la manière dont il a été fabriqué, etc. Nous devons aller chercher ces informations auprès de nos fournisseurs. » Si Chantelle peut déjà afficher le score des trois quarts de son offre, c’est parce que le groupe distributeur (4 300 collaborateurs à travers le monde) est aussi fabricant. Et il peut ainsi prendre la main sur l’éco-conception de la majorité de ses produits.
Lingerie recyclable
Lancé en 2021, le projet Chantelle One, une gamme de lingerie 100 % recyclable, a donné l’impulsion à cette démarche d’éco-conception. « Il a permis, à un maximum de collaborateurs, de savoir quelles mannettes tirer pour driver cet impact. Cela va des équipes du style, en passant par les modélistes et les techniciens de produits, jusqu’aux acheteurs ou à l’équipe marketing. Finalement, tout le monde a été sensibilisé à l’éco-conception », assure Grégory Darcy. C’est à cette même période que Chantelle s’est rapproché de la start-up Glimpact qui propose aux entreprises d’auditer leurs produits pour comprendre leur empreinte environnementale et sociale. Le groupe participe ainsi, depuis 2022, à l’appel à projet de l’Ademe « XTex », pour donner naissance à une méthode d’affichage environnemental pour les textiles d’habillement et les chaussures. « Nous nous sommes demandé si nous étions en capacité d’évaluer l’impact de notre organisation dans sa globalité mais aussi celle nos produits, complète le directeur du développement durable. Nous avons donc décidé d’utiliser les deux pans de la méthodologie PEF/OEF européenne : la partie OEF pour l’organisation et la partie PEF pour la partie produit. Cela nous a permis d’obtenir une vision assez claire de l’impact du groupe dans sa globalité, de ses activités en propre jusqu’aux produits. » Faire preuve de pédagogie Depuis, le score éco-impact apparaît sous la forme d’un widget et prend en compte 16 catégories d’impact couvrant notamment l’utilisation des ressources en eau, fossiles et minérales, les émissions de particules fines, la toxicité, les pollutions terrestre, marine et de l’eau douce… « Cet impact calculé, nous devons bien sûr le partager avec nos consommateurs, intervient Grégory Darcy. Toutefois, cela peut rester une information très floue dans leur esprit. Est-ce que dire que tel produit représente 2 kilos en équivalent d’émissions de CO2 est parlant ? Ce n’est pas sûr. C’est pourquoi nous avons essayé d’être plus pédagogues en donnant une équivalence en termes de consommation d’électricité d’un foyer européen. » Le modèle Orchids, présenté en introduction, représente justement 0,42 jours de consommation électrique d’un ménage… Une information utile pour faire un choix éclairé.