(contenu abonné) L’association The Arch a organisé, en juin, un séminaire de grande ampleur, où 1800 participants étaient invités à réfléchir sur des actions concrètes en faveur de la transition écologique. Leur base de travail ? Cent solutions innovantes sourcées à travers 18 pays européens. Et ces cent solutions ont même été présentées au Parlement Européen.
Un hydrogel à base de bois qui absorbe et stocke l’eau pendant la pluie pour mieux la restituer en période de sécheresse, une farine à base de déchets d’artichauds ou encore l’éclairage urbain revu et corrigé grâce à la luminescence des plantes : ces trois innovations proviennent respectivement d’Autriche, d’Italie et de France. Mais surtout, elles font partie du panel de 100 solutions mises en avant par The Arch, un événement européen destiné à accélérer la transition écologique. Ou plutôt un « evni », comme aime à le décrire Damien Grimont, initiateur de The Arch et dirigeant de Profil Grand Large, qui organise de grands rendez-vous nautiques : « The Arch est un événement non identifié et qui prend la suite d’un autre événement organisé il y a quelques années : The Bridge. Nous avions la volonté de créer un huis-clos entrepreneurial, tout en agissant sur le territoire européen. »
Pour se mettre en action, il a d’abord fallu sourcer, durant un an, des propositions concrètes, lors d’un appel à solutions autour de cinq thématiques : santé et alimentation, habitat et ville, mobilités, énergie, industrie et numérique. « Dans chacune des thématiques, nous avons retenu une vingtaine de solutions, soit 100 au total sur 300 candidatures. Ce sont des solutions proches de la commercialisation ou qui viennent d’être commercialisées, poursuit Damien Grimont. Ensuite, nous avons voulu aller symboliquement à la rencontre des écosystèmes de l’innovation et des porteurs de solutions, lors d’une odyssée menée par le navigateur Francis Joyon. Elle a duré deux mois, de mars à mai. Partie de Nantes, elle a fait escale à Copenhague, Malaga, Marseille, Ajaccio, Naples, Athènes, Malte. Nous voulions insister sur le fait que notre projet était avant tout européen. » Parmi ces solutions, 56 % sont en effet européennes, 44 % françaises. En tout, 18 pays sont représentés.
Faire réfléchir 800 personnes
L’étape suivante ? Lancer le fameux huis-clos pour un brainstorming géant. « Nous voulions créer une sorte de carrefour entre ces 100 solutions, des entrepreneurs qui souhaitaient les accompagner, des jeunes, des organismes de transformation, des associations solidaires, humanitaires ou sociales », décrit Damien Grimont. Même si ce dernier convient que le symbole laisse à désirer, c’est sur un paquebot flambant neuf sorti des usines de Saint-Nazaire que plus de 800 personnes se sont ainsi réunies début juin. Direction Amsterdam, à quelques encablures de Bruxelles et de son Parlement Européen… La traversée a duré quatre jours, le voyage retour ayant été prévu en train. A bord, une centaine de facilitateurs étaient présents pour organiser des sous-groupes de travail. « Le but était de proposer une sorte de formation intensive auprès d’entreprises aguerries ou plus novices en matière de transition écologique. Le huis clos accélère tout cela : c’est très prégnant et cela va beaucoup plus vite que dans n’importe quel autre environnement », assure Damien Grimont. L’heure est actuellement au débriefing précis, mais les premiers résultats affichent un taux de participation de 87 % durant tout l’événement. Et certaines entreprises se sont engagées à changer concrètement leurs pratiques. Une première réussite, dont The Arch a voulu rendre compte auprès du Parlement Européen. Après leur arrivée à Amsterdam, une délégation d’une centaine de personnes s’est rendue à Bruxelles le mercredi 7 juin pour présenter les fameuses 100 solutions. « C’est à la fois modeste car nous savons bien que nous ne changerons pas le monde, mais c’est aussi ambitieux sur le côté démonstrateur : il s’agit de mettre en lumière ce qui peut être réalisé concrètement pour travailler collectivement et agir positivement », estime Damien Grimont. Une manière selon lui de rappeler l’importance de l’action collective.