18/12/2023

Temps de lecture : 3 min

« Dirigeants : c’est le moment de se projeter ! », Sébastien Mandron (Worldline & C3D)

En ce mois de décembre 2023 où tous les directeurs RSE sont plongés dans l’interprétation de la CSRD, la définition de leur matrice de double matérialité ou bien l’identification de la longue liste de nouveaux indicateurs de performance RSE, c’est le moment de se projeter sur les conséquences de la mise en place de cette...

En ce mois de décembre 2023 où tous les directeurs RSE sont plongés dans l’interprétation de la CSRD, la définition de leur matrice de double matérialité ou bien l’identification de la longue liste de nouveaux indicateurs de performance RSE, c’est le moment de se projeter sur les conséquences de la mise en place de cette nouvelle réglementation européenne qui définit le nouveau Rapport de Durabilité.

Une fois cette nouvelle réglementation en place, viendra le temps de prendre du recul, faire un premier bilan et juger du résultat obtenu. La mise en place de la CSRD va logiquement faire apparaitre pour chaque dimension « ESRS » : Climat, Pollution, Eau, responsabilité sociale dans la chaine de valeur, … des périmètres incomplètement couverts, l’absence d’ambitions chiffrées à moyen ou long terme, le non-financement de certaines actions ou bien encore des impacts financiers sous-estimés pour des risques extra-financiers jusqu’à présent non matérialisés.

Si le Directeur RSE est à la manœuvre pour présenter ce panorama exhaustif et structurer un plan de transformation RSE visant à combler toutes ces lacunes, le dirigeant de l’entreprise va quant à lui devoir très rapidement se saisir du sujet. Conscient des nouveaux enjeux de durabilité et des nombreux questionnements, il aura besoin de s’approprier cette nouvelle matière qu’est la Durabilité et comprendre le champ des contraintes qui s’appliquent à son entreprise pour dégager sa propre vision et adapter son plan stratégique. L’immobilisme sera très vite inenvisageable par rapport à des concurrents ambitieux, des clients pressants, des collectivités avides de changement ou bien des collaborateurs de plus en plus informés et en recherche de sens.

Lors de ces réflexions, le dirigeant se tournera naturellement vers ses administrateurs pour confirmer avec eux le diagnostic établi et recueillir leur vision. C’est lors de cette phase de partage et d’alignement qu’apparaitra logiquement la nécessité de transformer, de lancer de nouvelles initiatives, de renforcer les équipes RSE sur ce sujet stratégique ainsi que de mobiliser de nouveaux budgets. Cela sera aussi l’occasion de questionner le futur de certaines activités dont les impacts négatifs interrogent sur leur maintien au sein du modèle d’affaires de l’entreprise. Si les premières réflexions seront défensives afin de couvrir les risques extra-financiers ainsi que les nouvelles demandes réglementaires, il est évident que cela ouvrira de nouvelles perspectives.

L’entreprise étant un lieu de forte créativité et d’innovation, ces nouvelles contraintes vont engendrer de nouvelles offres, de nouveaux processus et de nouvelles organisations, l’ensemble étant source de nouvelles valeurs créées. Chose inattendue, ces premières initiatives seront motivantes pour les collaborateurs en quête de sens et leurs dirigeants car elles déboucheront sur des gains plus importants que prévus et à coûts réduits. En effet, comme toute mine que l’on commence à exploiter, c’est dans les premières années que sont extraites les plus belles et plus grosses pierres à moindre coût. A ce stade, il n’est cependant pas possible de dire si cette nouvelle dynamique va être suffisamment massive et rapide pour faire face à nos enjeux environnementaux et sociaux dans les contraintes de temps qui nous sont imposées.

Au cours des dernières années, l’expérience a montré que le principal vecteur de transformation RSE a été avant tout réglementaire. Les investisseurs s’en sont saisis pour poser de nouvelles questions pendant que les membres des sociétés familiales se projetaient dans l’avenir en questionnant la stratégie et les besoins d’adaptation. La mise en place de la CSRD au cœur de 50 000 entreprises européennes va sans aucun doute nous permettre de faire de nouveaux progrès majeurs en termes d’engagements à long terme et d’adapter les modèles d’affaires de nos entreprises en y intégrant plus encore les sujets de Durabilité.

Dès à présent les grandes entreprises sont à la manœuvre pour élaborer des plans de transition, se transformer, lancer de nouvelles initiatives et ainsi ouvrir la voie aux PME et ETI qui bénéficieront de leurs travaux et pourront les répliquer pour construire leur propre voie vers la Durabilité.

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