Chaque année, les organisateurs du CES de Las Vegas remettent une série de prix aux innovations présentées sur le salon, dans 28 catégories : les “Innovation Awards”. Aux côtés des écrans énergivores, des robots et des gadgets connectés, les “greentech” et produits éco-conçus parviennent progressivement à se faire une petite place dans le salon. Zoom sur les innovations récompensées dans ce domaine.
L’efficacité énergétique à l’honneur
Dans un contexte de flambée mondiale des prix de l’énergie, la catégorie “Sustainability, Eco-Design & Smart Energy” des Innovation Awards 2022 fait la part belle aux innovations économes en énergie. C’est le cas par exemple de la solution de gestion automatisée des espaces de bureaux conçue par l’entreprise Xandar Kardian : grâce à ses radars, elle permet aux entreprises de savoir en temps réel combien d’employés sont présents dans les bureaux, pour adapter le chauffage et la climatisation en conséquence. Le tableau électrique intelligent “Wiser Energy” du français Schneider Electric a lui aussi été distingué : il permet de collecter et analyser les données de consommation électrique du foyer pour mieux la piloter et l’optimiser.
Plusieurs innovations dans le stockage de l’énergie figurent également au palmarès 2022 : les piles au graphène de Nanotech Energy promettent “une sécurité et des performances infiniment meilleures que les batteries lithium-ion classiques”, tandis que la technologie Wattup d’Energous permet une recharge sans fil des appareils électroniques. Prometteurs, les capteurs Powerfoyle, conçus en Suède par Exeger, peuvent s’intégrer à différents appareils et accessoires (casques de vélo, casques audio…) pour produire de l’énergie grâce à la lumière ambiante, en extérieur comme en intérieur.
Eco-conception et préservation des ressourcesDu côté des appareils électroniques grand public – le créneau sur lequel est positionné le CES historiquement – citons le thermomètre connecté Bcool, conçu par l’entreprise française Baracoda, qui fonctionne sans pile ni batterie ou encore ou l’Aguardio G2, une invention danoise. Il s’agit d’un accessoire à installer dans sa salle de bain, pour réduire le temps passé sous la douche et donc la consommation d’eau et d’énergie, “grâce à la combinaison de capteurs et du big data”.
Quant au sèche-cheveu sans fil “Halo” de la startup Zuvi, il promet une consommation d’électricité cinq fois plus faible que les appareils traditionnels, au travers de sa technologie “qui s’inspire du soleil et du vent pour proposer un processus de séchage plus efficace et naturel”.
Plusieurs produits éco-conçus de Schneider Electric ont aussi été récompensés : la gamme d’interrupteurs et de prises Odace, en plastique 100% recyclé et la gamme Merten Ocean Plastic, fabriquée à partir de filets de pêche recyclés. Autre grand groupe français présent au CES, l’Oréal a, lui, été distingué pour son innovation “Water Saver”, un nouveau système de soins capillaires pour les salons de coiffure, reposant sur une technologie de micronisation de l’eau qui permet une réduction de 80 % de l’eau utilisée.
L’hydrogène, un sujet porteur
Toujours dans le domaine de l’énergie, le palmarès fait cette année la part belle à l’hydrogène, un secteur en plein développement dans le monde entier. Le procédé industriel développé en Corée du Sud par le conglomérat Doosan permet par exemple de produire de l’hydrogène grâce à la pyrolyse du plastique et du vinyl. Aussi développé par Doosan, Tri-Gen est une solution qui permet de produire à la fois de l’électricité, de l’hydrogène et de la chaleur.
Une troisième innovation du groupe coréen figure au palmarès : des drones fonctionnant grâce à des piles à hydrogène. Une technologie sur laquelle s’appuie aussi le marseillais Nepco pour concevoir ses navettes fluviales Nep Shuttle, dont les premiers prototypes, capables de transporter 150 passagers, devraient circuler à l’horizon 2023.Enfin, dernière thématique à l’honneur cette année : l’agriculture, avec des innovations comme le “Cube” du coréen N.Thing, une “solution agricole décentralisée” permettant d’optimiser tous les aspects de la culture sous serre ou encore Pira, un piège connecté apportant une solution innovante de biocontrôle pour protéger les oliviers des ravageurs, développée par la startup française Cearitis.