13/11/2023

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En Macédoine du Nord, la quête climatique d’un Robinson moderne

(contenu abonné) C’est l’histoire (vraie) d’un homme d’une quarantaine d’années qui prodigue ses leçons de vie d’autosuffisance au sein de la nature à qui veut bien l’écouter, et ce, gratuitement...

(contenu abonné) C’est l’histoire (vraie) d’un homme d’une quarantaine d’années qui prodigue ses leçons de vie d’autosuffisance au sein de la nature à qui veut bien l’écouter, et ce, gratuitement.

Il y a bientôt 10 ans, Dimche Ackov a claqué la porte de son bureau pour prendre la route de la campagne. Depuis, il s’est donné comme mission d’apprendre aux autres à vivre au plus près de la nature, une nécessité en Macédoine du Nord, l’un des pays les plus pollués d’Europe. A 43 ans, il habite une maison qu’il a construite de ses mains, et que des centaines de personnes visitent chaque année pour se former à l’autosuffisance. « Quand je suis venu ici, vivre cette vie, je ne savais rien« , explique-t-il, pieds nus, barbe poivre et sel, et dreadlocks sur la tête. « Alors j’ai commencé à chercher des informations, des ateliers, et je me suis rendu compte qu’ils coûtaient très cher. Je me suis dit que si un jour j’arrivais à apprendre, je transmettrais ce savoir gratuitement. » Le chemin n’a pas toujours été simple. Au début, « je ne savais même pas ce qu’était une binette« , raconte Dimche, évoquant cet instrument de jardinage. Depuis, internet et quelques guides lui ont appris tout ce qu’il devait savoir pour survivre ici, au beau milieu de rien, à plusieurs kilomètres de la ville la plus proche, Vélès.

Ses murs sont faits de sacs de terre, il peut passer du temps devant sa cheminée dans son salon, se fournir en eau à son propre puits, se chauffer grâce à ses panneaux solaires, manger ses légumes et même les conserver dans une sorte de réfrigérateur fait d’argile. Pour partager tout ce qu’il a appris, l’autodidacte a organisé des dizaines d’ateliers ces dernières années. Son but? Que les participants repartent « avec un autre regard sur l’environnement. Après, tu ne peux plus le détruire, tu sens que tu en fais partie. » Il s’agit aussi pour lui de leur apprendre l’inconfort de la vie au grand air, et de les pousser aux petits gestes. « Si un million de personnes se mettent à refuser les sacs en plastique, cela fera une grande différence« , croit-il.

Même en Macédoine du Nord, ce petit pays d’1,8 million d’habitants, les défis climatiques semblent immenses: pollution de l’air, mauvaise gestion des déchets, déforestation sauvage… Selon une étude parue dans le Guardian le mois dernier, la Macédoine du Nord est l’un des pays les plus touchés par la pollution de l’air en Europe: près des deux tiers de ses habitants vivent dans des zones où la concentration de l’air en particules néfastes est quatre fois supérieure aux recommandations de l’Organisation mondiale pour la santé (OMS). Alors, « c’est l’heure de réparer les dégâts« , veut croire Dimche. « Nous sommes de petits ruisseaux, mais ensemble nous pouvons devenir un fleuve et changer les choses. Je suis un grand optimiste. Sinon je ne serais pas ici.« 

Darko DURIDANSKI

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