Enquête du C3D : la CSRD, véritable accélérateur de transformation pour les entreprises

Le C3D, première association européenne de directeurs et directrices RSE, a mené une enquête concernant l’application de la CSRD et tire deux enseignements majeurs. Au-delà de l’investissement humain, les entreprises vont faire face à un défi ambitieux pour appréhender les conséquences de cette réglementation qui doit leur permettre d’accélérer leur transformation vers plus de durabilité.

Le Collège des Directeurs du développement durable (C3D) partage les conclusions de sa première enquête, menée entre février et mars auprès de ses membres, portant sur la CSRD et ses premiers mois d’application afin de dresser un panorama complet de la situation des entreprises face à cette nouvelle réglementation. Les premiers résultats font état d’un constat fort : pour 70% des répondants, la CSRD va être un accélérateur de transformation dans l’entreprise. Le C3D a ainsi interrogé 90 représentants de grands groupes (65 % avec un chiffre d’affaires dépassant le milliard d’euros et 33 % avec un chiffre d’affaires supérieur à 10 milliards). Alors que toutes les grandes entreprises sont engagées en vue d’une mise en place au 1er janvier 2025, les principales conclusions de cette étude mettent en lumière une forte mobilisation des équipes pour la mise en place de la CSRD, révélant ainsi une forte ambition malgré les coûts associés à cette transformation. Il est clair que nous assistons aux prémices d’une marche majeure au sein des entreprises, avec de nombreux changements en cours. 

“Les résultats de cette étude mettent en lumière un constat essentiel : la CSRD représente un défi majeur pour les entreprises. Cependant, cette exigence accrue s’inscrit dans une ambition plus large de transformation et d’alignement avec les standards de durabilité nécessaires pour transformer les business modèles des entreprises”, explique Sébastien Mandron, administrateur du C3D ayant mené cette enquête. 

La CSRD, motrice de mutations pour les entreprises 

Une grande proportion de répondants – 72% – juge l‘ambition de la CSRD très importante, pouvant même avoir un impact sur la transformation des modèles d’affaires. En effet, 70% des participants pensent que cette nouvelle réglementation va non seulement favoriser un progrès significatif, mais également servir d’accélérateur de transformation au sein de leur entreprise, marquant ainsi une avancée majeure vers une responsabilité sociétale renforcée. 

La CSRD, mesure ambitieuse et exigeante, implique une mobilisation importante, mais finalement jugée à la hauteur des avantages attendus, dans un contexte où les entreprises sont en pleine mutation. Selon les résultats de l’étude, 57% des répondants estiment que la mise en place de la CSRD représente un fort investissement avant tout humain mobilisant plusieurs Directions. La moitié des répondants (46%) évalue le budget nécessaire à la mise en œuvre de la CSRD de 50 000 à 100 000 euros, tandis que 11% parlent d’un budget dépassant les 600 000 euros. De plus, pour 40% des répondants, la charge de travail supplémentaire induite par la CSRD représente l’équivalent d’un équivalent temps plein (ETP), tandis que 26% estiment cette charge à 2 ETP. Ces données mettent en évidence l’ampleur des travaux à mettre en œuvre pour faire face aux grands défis que pose la CSRD au titre du climat, de la biodiversité, de l’eau, de la pollution, de l’économie circulaire ou encore de la gestion de la chaîne de valeur…

La CSRD, une ambition marquée chez les entreprises

67% des répondants indiquent que leur Direction Générale supervise directement les efforts déployés pour la CSRD, confirmant ainsi l’implication des plus hautes instances de l’entreprise dans ce processus. De plus, une majorité significative d’entreprises (65%) estime être sur la bonne voie pour la mise en place de la CSRD, un chiffre prometteur. En effet, 57% des répondants ont déjà élaboré au moins une première version de leur matrice de matérialité, preuve d’une préparation active déjà mise en place pour répondre aux exigences de cette nouvelle norme ESG. À cet égard, 57% des répondants estiment à moins de 20 le nombre de sujets matériels pour leur entreprise, mettant en lumière une concentration sur les aspects les plus essentiels de la responsabilité sociétale. 

Par ailleurs, une écrasante majorité de 84% des répondants estiment que les outils de collecte extra-financiers vont devoir évoluer ou être remplacés pour s’aligner sur les exigences de la CSRD. Ce constat souligne donc la nécessité d’une transformation profonde du processus de collecte des données extra-financières. Ce qui pourrait impliquer un renforcement des ressources dédiées à cette tâche, une amélioration de la documentation et la mise en place de nouveaux contrôles de cohérence pour garantir la fiabilité et la conformité des informations collectées.  Cette nouvelle réglementation marque le commencement d’un changement plus vaste qui promet d’engendrer de multiples transformations à l’avenir.

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