Le rapport analyse des tendances, conduit à la formulation de recommandations stratégiques dans chaque métier et met en exergue cinq conclusions.
Une étude menée conjointement par Bartle, BIRDEO, et l’ESSEC Business School auprès de 200 professionnels de grands groupes, met en évidence la façon dont ces derniers intègrent les questions de durabilité dans leurs métiers. Elle propose un décryptage des tendances, met en avant des recommandations stratégiques dans chaque métier et met en exergue cinq conclusions :
1. La durabilité s’invite dans la gouvernance de l’entreprise
Parmi les répondants de l’étude et hors Responsables RSE, 9 professionnels sur 10 se sentent concernés par les enjeux de durabilité. L’étude met en avant une accélération de la prise en compte de la durabilité dans les métiers.
Cette évolution se matérialise aussi au niveau de la gouvernance, avec une incarnation de plus en plus fréquente de la RSE par les instances dirigeantes. Un tiers des Responsables RSE interrogés sont ainsi membres du Comité de Direction ou du Conseil d’Administration de leur organisation et les trois quarts ont intégré une instance de gouvernance.
2. Le Climat et l’usage des ressources, en tête des priorités pour les métiers
Interrogés sur les enjeux prioritaires, 77% des répondants citent le Climat et 76% citent l’utilisation des ressources naturelles. Cette tendance illustre le rapprochement progressif entre les préoccupations environnementales et les enjeux économiques.
En effet, l’enchaînement d’une crise sanitaire, géopolitique et énergétique a mis fin au paradigme de l’abondance et incite les entreprises à adopter une sobriété contrainte mais bénéfique sur le plan environnemental.
3. Le peer learning est plébiscité pour monter en compétences
L’étude montre que les trois quarts des personnes interrogées se sont formées par elles-mêmes, via des lectures, des conférences ou des MOOC.
La grande nouveauté réside cependant dans le développement croissant de l’apprentissage par les pairs (ou peer learning) mis en avant par 35 % des répondants. Qu’il s’agisse de groupes de travail directement liés à la RSE tel que le C3D ou le Global Compact, ou de groupes de travail fonctionnels sur la Green Supply Chain, l’innovation positive ou la direction financière durable, les directeurs et responsables métiers se nourrissent de plus en plus des échanges avec leurs pairs pour s’inspirer et acquérir de nouvelles compétences sur les enjeux de durabilité.
4. Le pilotage des compétences en durabilité est nécessaire par la fonction RSE et les RH
Un répondant sur deux déclare avoir bénéficié du soutien des RH, jusqu’à présent peu mobilisées, pour se former sur les enjeux de durabilité. La direction des ressources humaines va devoir, de concert avec la direction RSE, s’impliquer pour prendre en charge la gestion du développement des compétences durables. Il est nécessaire d’élaborer une stratégie complète en identifiant les formations et les recrutements à réaliser, ainsi que les expertises et les compétences à mobiliser en externe.
5. La durabilité comme une condition de résilience dans les entreprises
Les entreprises doivent faire face à des défis sans précédent : s’inscrire dans le respect des limites planétaires pour limiter le changement climatique et la perte de biodiversité, contribuer à une société juste, prospère et inclusive, prendre en compte les attentes de leurs diverses parties prenantes ainsi que la pression réglementaire croissante sur les sujets RSE. Ces enjeux ne sont plus accessoires à la réussite des organisations. Elles deviennent des conditions nécessaires de leur résilience. C’est dans ce contexte qu’elles sont amenées à réinventer leurs métiers pour y intégrer la durabilité.
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Cette étude met en lumière les dynamiques émergentes et les évolutions significatives dans le domaine de la durabilité au sein des entreprises. Elle souligne également la transition progressive des entreprises vers une approche plus consciente et responsable, où la durabilité devient un moteur stratégique pour l’avenir des organisations.
Caroline Renoux, fondatrice du cabinet Birdeo commente « les enjeux se sont multipliés et leur complexité et imbrication implique pour les entreprises d’être capables de pouvoir s’appuyer sur des forces vives pour y faire face. Les métiers liés au développement durable ont évolué de manière substantielle : aussi, adopter une stratégie complète pour à la fois offrir des formations adaptées mais aussi prévoir les mobilités internes devient le socle sur lequel se construit le succès d’une adaptation réussie de l’entreprise face aux défis contemporains. »
« La durabilité a changé de dimension au cours des 3 dernières années. De sujet annexe à l’activité, elle est devenue une dimension essentielle de chacun des métiers qui composent l’entreprise et ce, dans tous les secteurs. C’est un changement de paradigme majeur qui a de profondes répercussions sur la manière dont l’entreprise doit faire évoluer ses compétences. Cette étude vient éclairer ce phénomène et donner des clés d’action concrètes pour tous les acteurs qui veulent s’en saisir. » décrit Louis Raynaud de Lage, qui a conduit cette étude chez Bartle.« Face à l’évolution très rapide des différents métiers des organisations pour intégrer les enjeux environnementaux et sociaux devenus incontournables, le développement de nouvelles compétences est impératif. Les acteurs de la formation – à la fois l’enseignement supérieur pour la formation initiale et les organismes de formation continue – doivent donc s’adapter et développer des contenus pour former les collaborateurs et collaboratrices d’aujourd’hui et de demain à ces compétences liées à la durabilité. L’ESSEC a pris ce virage en intégrant les enjeux à l’ensemble de ses formations. » explique Emmanuelle Le Nagard, Directrice Académique du programme Grande Ecole de l’ESSEC Business School.