Étude IFOP/FLASHS : Pour 74% des Français, il est plus difficile de faire carrière quand on est une femme

Comme le montrent les résultats de l’étude sur le management au féminin menée par l’IFOP à la demande de l’agence spécialisée en data FLASHS et de la société de solutions d’hébergement web Hostinger, la situation des femmes en général, et des dirigeantes en particulier, reste soumise en entreprise à de nombreux obstacles et stéréotypes de genre.

En dépit d’une nette progression dans l’accès aux postes à responsabilités ces dernières décennies et une acceptation largement majoritaire de leur rôle dans la population, les femmes en situation de management restent toujours la cible de stéréotypes de genre. C’est ce qu’il ressort de l’étude réalisée par l’IFOP à la demande de l’agence spécialisée en data FLASHS et de l’entreprise d’hébergement web Hostinger auprès de quelque 2 500 Françaises et Français.

Si être aujourd’hui dirigé par une femme ou un homme importe peu à 7 actifs sur 10, les remarques sexistes sur la capacité de la gent féminine à diriger et les discriminations dont les femmes se sentent victimes au travail montrent qu’un travail important reste à accomplir dans ce domaine. C’est d’autant plus nécessaire que les résultats de cette enquête montrent également qu’un nombre non négligeable de femmes s’interdisent d’envisager prendre des responsabilités par manque de confiance en leurs compétences et par crainte de ne pouvoir concilier vie professionnelle et vie privée”, explique Léa Paolacci, responsable de l’étude.

Les chiffres clés de l’étude :

58% des salariées ont déjà été témoins de remarques sexistes à l’endroit de managers femmes ;

41% d’entre elles ont déjà entendu dire d’une manager faisant preuve d’autorité « Elle est de mauvaise humeur, elle doit avoir ses règles ! » ;

37% des salariées ont le sentiment d’avoir été discriminées au travail en raison de leur genre contre 26% des hommes ;

34% des hommes de moins de 35 ans préfèrent travailler sous les ordres d’un homme ;

74% des Françaises et des Français pensent qu’il est plus difficile de faire carrière quand on est une femme ;

50% des femmes qui ne souhaitent pas devenir manager invoquent leur crainte de ne pouvoir concilier vie professionnelle et vie privée.

« Les résultats de cette étude montrent tout d’abord qu’aujourd’hui, le genre des personnes avec lesquelles on travaille, qu’elles soient collègues ou managers, n’est plus réellement un sujet. Cela importe en effet peu, et c’est une bonne nouvelle, à une large majorité des salariés interrogés, ce qui était loin d’être le cas voici une quarantaine d’années. Cela dit, il est intéressant de noter que certains clivages, que l’on retrouve aussi dans d’autres enquêtes récentes, apparaissent. C’est notamment le cas entre les jeunes hommes et les jeunes femmes qui adoptent de plus en plus sur les questions sociétales des positions divergentes. On voit ainsi dans cette enquête qu’un nombre non négligeable de jeunes hommes affichent clairement leur préférence pour un environnement et un management au masculin, confirmant l’émergence d’une vision plus traditionaliste, voire l’adhésion pour certains d’entre eux à des thèses très masculinistes. Par ailleurs, et ça n’est pas une surprise, des secteurs d’activités comme la construction laissent encore peu de place à la mixité entre femmes et hommes. On constate également qu’une large majorité des Français ont conscience qu’il est plus difficile pour une femme de faire carrière en raison de son genre, et qu’il est malheureusement encore courant que les femmes soient victimes de remarques sexistes lorsqu’elles sont en position de direction. Elles subissent aussi dans leur ensemble et plus que les hommes différentes formes de discrimination. Enfin, s’il est réconfortant de constater que femmes et hommes aspirent dans des proportions similaires à accéder à des postes à responsabilité, les raisons pour lesquelles certaines femmes y renoncent – manque de confiance, sentiment d’illégitimité ou crainte de ne pouvoir assumer vie privée et vie professionnelle – restent marquées par un conditionnement toujours très présent », analyse Louise Jussian, chargée d’études Opinion & Stratégies d’Entreprise à l’IFOP.

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