Le rapport IFOP révèle que 62% des salariés du secteur privé connaissent la responsabilité sociale des entreprises (RSE), mais seulement 29% ont une compréhension précise de ses tenants et aboutissants.
Selon le sondage IFOP “Attentes des salariés français concernant la politique RSE de leur entreprise” publié le 18 mars 2024, 62% des salariés du secteur privé connaissent la responsabilité sociale des entreprises (RSE), mais seulement 29% ont une compréhension précise de ses tenants et aboutissants. Cette connaissance inégale reflète des disparités selon le profil des individus, avec une meilleure appréhension chez les hommes, les jeunes de moins de 35 ans, les cadres et les salariés des grandes entreprises.
Méthodologie : l’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1003 salariés du secteur privé, représentatif de cette population. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée, secteur d’activité) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 08 au 15 janvier 2024.
Malgré une inquiétude élevée quant au réchauffement climatique, avec 84% des salariés exprimant leur préoccupation, l’amélioration des conditions de travail reste la priorité principale pour la majorité des travailleurs. En effet, 46% des salariés attendent avant tout des actions de l’État pour faire face à ce défi environnemental, tandis que seuls 49% estiment que leur entreprise est engagée dans une démarche RSE, avec une prédominance de motivations pragmatiques plutôt qu’éthiques pour cette dernière.Une étude qui démontre bien le chemin qu’il reste à parcourir dans les entreprises privées.
La RSE : un enjeu globalement bien appréhendé par les salariés mais avec un niveau de connaissance inégal selon leur profil
Un peu plus de six salariés du privé sur dix (62%) connaissent la RSE, mais seulement 29% déclarent voir précisément ce dont il s’agit. Parmi les plus informés sur ce sujet figurent les hommes, les jeunes de moins de 35 ans, les cadres et les professions intermédiaires, les salariés d’Ile de France, ceux travaillant dans les entreprises de plus de 250 salariés, et dans le secteur du BTP.
L’environnement et les conditions de travail en première ligne
L’environnement et les conditions de travail dominent le champ d’application de la RSE selon les salariés français mais les conditions de travail demeurent le sujet phare et prioritaire à traiter à leurs yeux.
Parmi les domaines identifiés comme devant relever du champ d’application de la RSE pour une entreprise, tous apparaissent en majorité comme relevant de la RSE aux yeux des répondants, à plus de 64%. Malgré tout, l’environnement et les conditions de travail recueillent plus d’adhésion et constituent donc les deux piliers de la RSE selon eux, avec des scores respectifs de 76% et 75%. A noter, les taux de « Vous ne savez pas » demeurent élevés sur cette question (ils oscillent entre 14% et 21% selon les items), signe que cet enjeu peut encore gagner en maturité et niveau de connaissance.
En parallèle, et malgré un niveau d’inquiétude indéniable vis-à-vis du réchauffement climatique – 84% des salariés interrogés se déclarent préoccupés par ce sujet -, la préservation de l’environnement demeure moins prioritaire pour eux que l’amélioration de leur quotidien de travail, beaucoup plus tangible. Les répondants sont ainsi entre la moitié et trois quarts à estimer « tout à fait prioritaire » pour leur entreprise, dans les mois qui viennent, d’agir sur des éléments en lien avec leurs conditions de travail : relèvement des salaires et du pouvoir d’achat en tête (dans un contexte inflationniste accentué par la hausse annoncée des prix de l’électricité sur 2024), suivi de l’équilibre vie professionnelle et vie personnelle, de la santé et des RPS, et de la formation des salariés.
Les salariés attendent avant tout des actions de la part des pouvoirs publics sur la question environnementale
L’Etat est sans conteste l’acteur le plus attendu concernant la lutte contre le réchauffement climatique : 46% des salariés le citent en premier, et 75% au total. Les entreprises sont deuxièmes sur le podium, suivies de peu par les citoyens eux-mêmes. Preuve de cette attente forte d’une action avant tout menée par l’Etat, voire par les entreprises, seuls 47% des salariés se déclarent engagés à titre individuel dans une démarche sociale et / ou environnementale.
L’engagement des entreprises en matière de RSE encore loin d’être systématique
L’engagement des entreprises en matière de RSE semble encore loin d’être systématique et perçu comme insuffisant voire opportuniste, sauf lorsque des actions RSE sont bel et bien mises en place.
Un salarié sur deux (49%) affirme que son entreprise est engagée dans une démarche RSE : pour 22%, celle-ci est formalisée à travers une charte ou un écrit, là où pour 27% ce n’est pas le cas. Les interviewés répondant à l’affirmative sont surtout ici aussi les cadres, les managers, les salariés franciliens, ceux travaillant dans les entreprises de 250 salariés et plus, et dans le BTP. A noter, on observe là encore un taux de NSP non négligeable, un quart des salariés ne sachant pas se positionner sur cette question, preuve d’un manque de visibilité des actions menées en la matière par les entreprises. Interrogés sur les raisons pouvant motiver les entreprises à mettre en place une politique RSE, les interviewés mettent d’abord en avant des motifs pragmatiques plus qu’éthiques : ils évoquent ainsi pour quasiment un sur deux (47%) les obligations légales liées aux nouvelles normes européennes.
Par ailleurs, 74% des salariés dont l’entreprise agit déjà sur les enjeux RSE ont le sentiment qu’elle se positionne suffisamment sur les dits enjeux, et c’est d’autant plus le cas que la démarche est structurée par une charte ou un écrit. De plus, la plupart d’entre eux (59%) qualifient l’attitude de leur entreprise comme à l’écoute sur le sujet, en suivant les demandes et sollicitations des salariés au-delà du cadre légal, voire même proactive en proposant elle-même des initiatives au-delà de ce cadre légal.