Etude KPMG : la stratégie ESG de plus d’une entreprise cotée sur deux est influencée par la Taxonomie européenne

Selon ce sondage, 55 % des entreprises du panel pilotent leur stratégie ESG en tenant compte de la Taxonomie européenne, leurs enjeux, engagements ou solutions de développement durable.

KPMG a analysé les rapports de durabilité de 60 entreprises françaises cotées, réparties dans 14 secteurs d’activité. L’objectif de la Taxonomie européenne est d’accompagner la transformation de l’économie en orientant les investissements vers des activités économiques durables.

Parmi les principaux enseignements, cette analyse révèle que :

  • 55 % des entreprises du panel pilotent leur stratégie ESG en tenant compte de la Taxonomie européenne, leurs enjeux, engagements ou solutions de développement durable ;
  • 53 % ont publié de manière complète les tableaux d’analyse pour donner une vision des KPIs éligibles et alignés par objectif de Taxonomie ;
  • 87 % ont publié un alignement non nul.

Les secteurs de l’énergie, de l’industrie et du transport sont les plus avancés dans la prise en compte de la Taxonomie européenne dans leurs activités.

Chiffres d’affaires, CapEx et OpEx : trois indicateurs à la hausse en termes d’éligibilité et d’alignement sur la Taxonomie verte européenne

La  Taxonomie verte européenne a plus particulièrement défini 6 objectifs environnementaux permettant aux entreprises de se positionner en termes d’éligibilité et d’alignement :

  • L’atténuation du changement climatique ;
  • L’adaptation au changement climatique ;
  • L’utilisation durable et la protection des ressources hydriques et marines ;
  • La transition vers une économie circulaire ;
  • La prévention et le contrôle de la pollution ;
  • La protection et la restauration de la biodiversité et des écosystèmes.

Lorsqu’une activité économique répond à plusieurs objectifs environnementaux, l’entreprise concernée doit apprécier son éligibilité et son alignement pour chacun des objectifs environnementaux en question.

Le règlement européen requiert la publication du pourcentage d’activités vertes pour les trois indicateurs suivants : chiffres d’affaires, CapEx (dépenses d’investissement) et OpEx (dépenses d’exploitation). L’analyse par KPMG relève une tendance à la hausse pour ces trois KPI, en 2023 par rapport à 2022, s’agissant du taux d’éligibilité moyen par KPI, et une légère progression pour ce qui concerne le taux d’alignement moyen par KPI. 

Dans les secteurs de l’Énergie, de l’Industrie et du Transport, trois entreprises se hissent sur le podium des entreprises les plus efficaces :

  • Pour l’Énergie, EDF, avec 90 % de son chiffre d’affaires éligible, un KPI CapEx de 95 % et un KPI OpEx de 96 % ;
  • Pour l’Industrie, Legrand, avec 91 % de son chiffre d’affaires éligible, un KPI CapEx de 93 % et un KPI OpEx de 100 % ;
  • Pour le Transport, Getlink, avec 94 % de son chiffre d’affaires éligible, un KPI CapEx de 80 % et un KPI OpEx de 82 %.

« Grâce à une Taxonomie plus claire et à une publication plus structurée des émetteurs, les ratios taxonomiques commencent désormais à différencier la performance environnementale des modèles d’affaires des entreprises d’un même secteur. Contrairement à notre précédente étude de 2022, le lien se fait encore plus nettement entre la Taxonomie européenne et la stratégie RSE des entreprises. C’est donc un mouvement positif et structurant que nous observons », indique Brice Javaux, associé KPMG en France, membre du Centre d’Excellence ESG.

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