Le Good Forum du 23 mai dernier, qui s’est déroulé à l’Hôtel de l’Industrie à Paris, portait sur la finance durable. Avec nos amis de l’Opinion, co-organisateurs de cette matinée de conférences, nous nous sommes interrogés sur les coulisses de la transition écologique de la finance, interrogeant nos invités – Noam Leandri (Ademe), Lucie Pinson (Reclaim Finance), Patrick de Cambourg (EFRAG), Hervé Gbego (Endrix), Clara Gaymard (Raise), Jean Boissinot (Banque de France) ou encore Fanny Picard (Alter Equity) – pour savoir si nous nagions en plein fantasme ou pas. Tous rejoignent l’avis de Noam Leandri qui le répète dans nos colonnes cette semaine « la finance durable devient une réalité de plus en plus visible » mais rappelle que « cela reste encore une goutte d’eau dans l’océan des marchés financiers ». Le fameux « bien, mais pas top ». Trop de financements soutiennent encore les industries fossiles, « 1000 milliards de dollars seront investis dans les énergies fossiles cette année selon l’Agence internationale de l’énergie », comme le précise Noam Leandri. Mais ça bouge, « c’est mieux que rien », diront certains, « ce n’est pas assez », diront d’autres.
Lors de ce Good Forum, nous avons eu la chance d’écouter le récit de Marie Bozzoni, directrice générale de la compagnie de bateaux touristiques Vedettes de Paris. Elle a expliqué les refus des banquiers à soutenir son projet de verdissement de sa flotte (passage de 4 bateaux sur 5 au tout électrique), qui lui reprochaient le taux d’endettement de sa PME qui venait de subir plusieurs confinements successifs en 2020. Un cri d’alerte pour cette cheffe d’entreprise qui symbolise la fragilité actuelle de nombreuses petites et moyennes entreprises, qui ont bénéficiées de nombreux PGE (Prêts garantis par l’Etat) pendant la crise Covid et qui font face aujourd’hui à des taux d’endettement record, puisqu’il faut bien les rembourser un jour ces PGE. J’ai une pensée émue et solidaire aux entrepreneurs-es à impact comme Laëtitia Van de Walle qui vient de placer Lamazuna en redressement judiciaire à peu près en même temps que Sandra Rey pour Glowee.
Il est grand temps que (tous) les acteurs de la finance jouent pleinement leur rôle dans la transition écologique de notre société. Qu’ils assument, qu’ils prennent des risques, et qu’ils prennent à bras le corps leurs responsabilités !